C’est le prochain dossier chaud sur le front social en France : une réforme des retraites, c’est la promesse de campagne d’Emmanuel Macron qui veut simplifier le système actuel, trop compliqué et instaurer un système universel en 2018, voire 2019. Pas de calendrier précis, mais des consultations. Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a reçu lundi les représentants de Force ouvrière et de la CFDT. Il reçoit ce mardi la CFTC et prochainement la CGT car un certain nombre de mesures posent problème.
Il y a d’abord la fin possible des régimes spéciaux. Le gouvernement veut les mêmes règles pour tous les travailleurs, sans toutefois toucher à l’âge légal de départ à la retraite, 62 ans.
Il existe actuellement une trentaine de régimes de retraites différents, pour les salariés du privé ou du public, entre autres.
Les syndicats tiennent à ce que ces différences qui protègent soient maintenues. C’est ce qu’explique Jean-Louis Butour, délégué CGT : « On est extrêmement vigilants sur les mécanismes de redistribution et de solidarité qui permettent à tous ceux qui ont des accidents de vie ou des accidents professionnels tout au cours de leur carrière, de se retrouver, comme ils se retrouvent quand même dans le système actuel en bonne partie. Et on craint que la proposition de retraite supprime largement tous ces mécanismes de solidarité. »
Une réforme qui « prendra du temps »
Autre point de blocage, le système de retraite par points. En clair, les euros cotisés s’accumuleraient dans un compte virtuel année après année. Au moment de partir à la retraite, le nombre total de points cumulés serait converti en pension mensuelle. Un modèle actuellement appliqué en Suède et en Italie.
A la sortie de son entrevue, Frédéric Sève de la CFDT a évoqué « un contact agréable » avec le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye. « [Il] nous a donné l’impression d’être vraiment à la recherche déjà d’une méthode pour faire un diagnostic partagé. »
Pour le moment, le gouvernement s’est montré très évasif sur cette réforme. Vendredi, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a affirmé vendredi dernier que cela « prendrait du temps » et qu’elle ne voulait pas « se laisser enfermer dans un calendrier » qui n’était par ailleurs « pas fixé ».
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