Dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 août 2015, le Daara de Serigne Bassirou Kane, situé entre les quartiers Keur Saïb Ndoye et Médina Fall de Thiès, était sorti de la torpeur par une triste affaire d’agression violente. Le présumé auteur n’était autre que Moustapha Ngom dit « Dubaï », qui s’était introduit dans les lieux aux environs d’une heure du matin pour agresser les talibés.
Le bilan de l’agression était très lourd avec un mort, en l’occurrence le jeune talibé de 10 ans, pensionnaire du daara il y avait moins de deux mois, et deux blessés graves. Il s’agit de Médoune Lô venu de Dakar pour apprendre le Saint-Coran, de Djiby Kassé originaire du quartier Takhikao. Ce sont les blessés Médoune Lô et Djiby Kassé qui avaient lâché le nom de Moustapha Ngom comme étant l’agresseur, car ce dernier connaissait bien le daara dont son propre enfant fut un pensionnaire.
C’est ainsi qu’il avait été interpellé au niveau de Takhikao et déféré au parquet de Thiès, après 96 heures de garde à vue. Mais cette douloureuse affaire risque de ne jamais connaître un verdict judiciaire, à cause de l’état de démence du présumé tueur. D’ailleurs nos sources révèlent que cet état de démence fait qu’il a été élargi de prison depuis quelques semaines. Et selon les mêmes sources, il était complètement devenu un déficient mental en prison. Cette thèse avait été agitée depuis le début de cette affaire et Moustapha Ngom était peint sous les traits d’un drogué. Durant l’enquête préliminaire, il avait adopté cette posture du fou, niant catégoriquement avoir blessé un talibé, encore moins tué quelqu’un. Et dans la nuit du drame, il avait soutenu ne s’être jamais rendu au daara, même s’il avait reconnu que ses deux enfants étaient passés entre les mains de Serigne Bassirou Kane.
Près de 6 ans après, l’état de démence du présumé tueur a été largement confirmé par les faits selon notre source et c’est ainsi qu’il a bénéficié de cette mesure de mise en liberté.
Le jour des fameux faits, Moustapha Ngom dit Dubaï avait surpris les trois talibés en train de dormir dans des matelas posés dans le couloir. Le maître des lieux en l’occurrence Serigne Bassirou Kane était en voyage à Dakar et les talibés les plus grands étaient à un « thiant » à Médina Fall, dédié à la mémoire d’un proche, mort des suites d’un accident de « jakarta ». Pas moins de 47 coups de couteau avaient été distribués aux talibés et le jeune Pape Ndiaye, le plus atteint, n’a pas pu survivre. Localisé au domicile familial à Takhikao, l’arrestation du présumé tueur avait été pour le moins mouvementée. En effet, il s’était enfermé dans sa chambre et ses poursuivants étaient obligés de défoncer la porte pour mettre la main sur lui. Mais Moustapha Ngom avait surgi avec un coupe-coupe, les obligeant à détaler. C’est le marabout Serigne Bassirou Kane qui avait pu le neutraliser avant de le livrer à la police.
Si la démence avait été très tôt agitée, les proches du marabout avaient réclamé justice, soutenant l’idée d’une opération bien planifiée. Selon eux Moustapha Ngom qui menaient des activités commerciales le plus normalement du monde, avait quitté sa maison un mois avant les faits, sous prétexte qu’il devait voyager. C’est ainsi qu’il était allé louer discrètement une chambre à Kaosara et c’est dans ces entre faits qu’il avait commis l’acte odieux.
Mbaye SAMB (L’AS)