« Macky Sall a été porté à la tête du pays par la seule volonté de Dieu, comme en atteste la façon dont il a hérité des rênes. De ce point de vue, tout le monde lui doit respect et considération. C’est pourquoi, l’opposition, le pouvoir, la société civile doivent se prescrire le devoir de mieux huiler leurs relations, pour le plus grand bien des populations ».
Ces propos ont été tenus à Tivaouane par Serigne Babacar Sy Mansour Khalif Général des Tidjane, à l’occasion de message de nouvel an musulman. Il a par ailleurs flétri les mauvais comportements notés à l’Assemblée Nationale. Il indique que malheureusement dans ce pays, le comportement de certains députés, qui votent les lois et contrôlent l’action gouvernementale, laissent à désirer. Ils passent parfois le temps à se chamailler, s’insulter, échanger des coups. Et aux yeux des sénégalais, la représentation nationale donne maintenant une image très négative de notre démocratie, alors que chaque député devait porter la voix de sa base, en posant sur la table toutes ses difficultés dans tous les secteurs. Et ainsi, il porterait la voix de ses mandants.
Pour le guide religieux, hémicycle ne doit pas être un lieu de polémiques, mais de promotion de la bonne parole, des paroles qui apaisent, qui construisent. Dans les manifestations de rue constatées dans le pays, il affirme qu’il s’agit visiblement de régler plusieurs comptes. C’est ainsi que certains envahissent la rue pour régler des comptes politiques, d’autres expriment leur haine et leur mécontentement, tandis que d’autres sont toujours dans la logique de régler leurs comptes économiques, d’où la fréquence des pillages de boutiques et autres magasins, dans ces occasions.
Et dans tout cela regrette-t-il, il y a l’installation d’un laisser-aller indescriptible. Il ajoute que c’est à cause de tous ses péchés que la COVID-19, avec ses effets plus qu’éprouvants sur tous les plans, s’est propagée et ce n’est pas encore demain la fin de la pandémie. Pour y mettre un terme, il urge à ses yeux de retourner à Dieu, reconnaître tous les torts, lui demander pardon et s’inscrire désormais dans la logique du respect strict de toutes ses prescriptions.
En clair dit-il, l’urgence pour tout un chacun, « est de faire son propre examen de conscience afin que tous les maux, toutes les tares qui sont en nous, puissent être expurgés, pour un retour vers les recommandations et les enseignements de la religion musulmane ». Il a appelé les populations à aller se faire vacciner, pour avoir des anticorps leur permettant de résister en cas de contamination.
« Abandonnez le chemin du déni et allez vous faire vacciner », a-t-il martelé avec force. Pour lui, il n’y a pas de solution à l’heure actuelle contre cette catastrophe sanitaire et de ce point de vue, il n’y a que la résilience. C’est dans ce esprit qu’il a convié la nation sénégalaise à plus de résilience, en tenant compte des orientations et des recommandations qui ont été données par les professionnels de la santé, qui n’ont pas eu de répit depuis le début, pour amener les populations à être beaucoup plus conscientes des menaces que peuvent engendrer cette pandémie.
Le Khalif a par ailleurs demandé aux sénégalais de taire toute spéculation autour de la vaccination, qui permet de ne pas tomber dans la fatalité de l’aggravation d’une contamination. De l’avis de Serigne Babacar Sy Mansour, il est temps que les chefs religieux parlent de la situation du pays. Et si cette dynamique était créée, il serait plus facile de parler avec le gouvernement et même avec leurs propres fidèles. En tout cas dit-il, force est de constater qu’il n’y a plus de repères dans ce pays, tandis que la crédibilité et la confiance sont devenus des vains mots. C’est pourquoi chacun fait ce qu’il veut, avec souvent des injures et pourtant la concorde nationale est bien du domaine du possible, d’autant plus que la transhumance est agréée dans l’arène politique.
Il convient donc que tout le monde investisse ce chemin de la transhumance dans ce domaine aussi, en abandonnant définitivement le chemin du mal, au profit de celui du bien. A ses yeux, le manque de repères touche particulièrement une jeunesse acculturée, tandis que les femmes surfent à longueur de journée, dans les interdits de Dieu. Ce phénomène est surtout aggravé par les réseaux sociaux, aujourd’hui sources par excellence de la dépravation des mœurs. Les hommes sont aussi dans cette même dynamique. Pendant ce temps des flacons d’alcool d’un coût de 100 Fcfa sont vendus devant les écoles où les enfants doivent être éduqués, tandis que les boîtes de nuit pullulent, dans un contexte où le laisser-aller est érigé en règle.
Mbaye SAMB (l’AS)