La date du 24 décembre est bien callé pour la mise en circulation du Train Express Régional (TER) après 4 ans de travaux. Et dans cet entretien, Abdou Ndéné Sall Directeur Général de SEN/TER estime que ne sera un beau cadeau de Noël pour les Sénégalais. Entretien…..
Revenez succinctement avec nous, sur votre parcours professionnel
Abdou Ndéné Sall
Je suis un Ingénieur Polytechnicien, qui a également fait une formation en économie, banque et finances. J’ai fait mes 4 premières années professionnelles après la sortie de l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT), dans un projet de la Banque Mondiale portant sur la gestion et le développement urbain. Je fais partie des concepteurs du premier projet urbain du Sénégal réalisé par la Banque Mondiale. Ces projets ont vu l’investissement de près de 70 milliards de Fcfa pour améliorer la mobilité au niveau de Dakar. C’est dire que je travaille dans la mobilité depuis longtemps. J’ai ensuite créé une société avec des Polytechniciens et de 1990 à 2014, nous avons mis en place une société de construction qui a participé dans la mise en œuvre de beaucoup de projets du Sénégal et d’ailleurs. Ensuite en 1994, j’ai créé une société de génie-conseil dénommée Afrique Consul qui a été également participé à beaucoup de projets dans le pays. Elle a également participé dans des projets infrastructurels, liés à la célébration de l’indépendance notamment à Kolda, Fatick, après l’avènement des chantiers de Thiès 2004. Nous également pu apporter notre touche au grand projet d’amélioration des infrastructures à Touba, qui était un projet du Président Abdoulaye Wade. Dans ce cadre nous avons fait 128 km de route au niveau de Touba, 16 forages, 4.400 branchements, des bassins de 6.000 m3 qui ceinturent la cité religieuse pour améliorer l’approvisionnement en eau potable. Nous avons participé à la conception de canal du Baol qui devait aussi approvisionner Touba. Afrique Consult était aussi au cœur de beaucoup de projets ferroviaires. J’étais le Consultant, Chef de mission de l’interconnexion des chemins de fer d’Afrique, financée par la Banque Africaine de Développement (BAD). Il s’agissait de voir comment interconnecter l’ensemble des réseaux, pour mieux capitaliser l’incidence économique de cette interconnexion et augmenter ainsi l’efficience du transport et des échanges entre les régions africaines
Le Président de la République vous a justement confié la SEN/TER qui agit également dans le cadre de la mobilité urbaine. Pouvez-vous revenir un peu sur ses missions.
SEN/TER est une société de patrimoine créée par le Président de la République pour prendre en charge le patrimoine du Train Express Régional (TER), qui appartient totalement au Sénégal. Le TER a été réalisé dans le cadre d’un financement extérieur, complété par des ressources propres du Sénégal. Il est conçu pour améliorer la mobilité urbaine entre Dakar et la Banlieue d’abord, avec un transport rapide, confortable, régulier, sécurisé et respectueux de l’environnement. C’est donc sous le magistère du Président Macky Sall que la grande problématique du transport de masse a été replacée au cœur des politiques publiques, avec un diagnostic en amont dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE), dans le cadre d’une vision futuriste. Le TER et le BRT sont donc des projets structurants, qui vont améliorer la mobilité urbaine entre Dakar et sa banlieue. La deuxième rationalité porte sur le trajet Dakar-Diamniadio pour renforcer la viabilité économique de ce pôle urbain mais aussi des autres et la troisième étape est de connecter l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) à Dakar, dans un avenir proche. Il ne faut pas oublier que Diamniadio est comme un cœur qui bat, pour relier ses artères que sont Dakar et le Sénégal des profondeurs. Dakar c’est 25% de la population nationale, qui se bouscule sur moins de 1% de la superficie du pays. Dakar c’est aussi 66% de l’activité économique, c’est aussi l’écrasante majorité des immatriculations des véhicules.
Quand est-ce que le TER sifflera enfin à Dakar ?
Nous allons commencer à l’exploiter le 24 décembre 2021 et ce sera un record mondial en termes de réalisations ferroviaires. Tout est donc presque achevé et au point, le rendez-vous est donné aux sénégalais le 24 décembre pour le cadeau de Noël, avec le début d’exploitation du Ter qui constitue un legs important pour les générations futures. Ce qui atteste la grande vision propective du Président de la République son Excellence Macky Salll. Il convient de rendre hommage aux milliers de travail qui travaillent sur les chantiers depuis 4 ans
Et concrètement quel sera l’impact économique lié à la circulation du TER ?
L’encombrement à Dakar nous fait perdre chaque année une manne financière de 100 milliards de Fcfa et donc le coût de l’inaction pendant 8 ans est de 800 milliards. Cela constitue une rationalité économique importante d’autant qu’il faut de la production pour qu’il y ait croissance et celle-ci est liée aux échanges.c’est dire que s’il n’y a pas d’échanges, c’est impossible d’avoir une croissance saine, tournée vers l’amélioration des conditions de vie des populations. Donc le TER vient à son heure pour améliorer cette mobilité, porteuse de croissance. Le Ter, compte également développer d’autres activités supplémentaires à forte valeur ajoutée. N’oublions pas aussi que le Ter, c’est aussi 8.500 emplois créés dans sa phase de réalisation, sans compte les 2.700 emplois directs et 1.800 emplois indirects dans le cadre de l’exploitation. Avec le TER, nous quittons les 10.000 voyageurs par jour du Petit Train Bleu, pour aller à 115.000 voyageurs/jours.
Avez-vous les moyens d’assurer la régularité de la circulation des trains, pour atteindre ces objectifs ?
La régularité sera assurée par le rythme d’un train toutes les 10 minutes. Le dispositif est complet pour évidemment assurer cette régularité avec 15 trains opérationnels pour la première phase. Ce dispositif sera ensuite complété par 7 autres trains, pour atteindre un nombre de 22 trains. Le trajet est constitué de 108 km de chemin de fer, 1.200 km de lignes électriques, 72 km de mur de clôture, 14 ponts, tous les passages en niveau ayant été supprimés, 28 passerelles. C’est un projet complet, avec un centre de maintenance des infrastructures roulantes et fixes. Le centre de maintenance des infrastructures sis à Colobane est plus gros que l’AIBD en terme de surface bâtie. Ce que le Président a fait est extrêmement important en un temps record.
Mbaye SAMB