Les élections locales tant attendues sont maintenant derrière nous. Il faut que tout le monde reprenne le travail, à tous les niveaux. Nous devons positiver, en espérant que toutes ces personnes qui se sont mobilisées pour voter dans l’espoir de changer les choses y arriveront. C’est le souhait de tous les démocrates de notre pays. C’est aussi cela la république. En tant que système politique, la république est souvent définie comme une organisation dans laquelle la souveraineté appartient au peuple qui exerce le pouvoir politique (directement ou indirectement) par le biais de ses représentants, responsables devant Dieu et les hommes.
Aussi, par le fait de la respiration de la démocratie, ces mêmes représentants bénéficient-ils de mandats pour une durée bien déterminée et susceptibles d’être renouvelés ? La République du Sénégal est fortement adossée à ces valeurs-symboles qui nous lient en tant que Sénégalais. « UN PEUPLE, UN BUT, UNE FOI » ne sont pas de vains mots ; cette devise constitue un idéal auquel chaque Sénégalais est sensé tendre indéniablement.
Dès lors, même dans l’adversité la plus atroce, les acteurs, quels qu’ils soient, doivent respecter cette dynamique de consolidation et/ou de renforcement des acquis politiques et sociaux, puisqu’il n’y aura de Sénégal qu’en République.
Or, les choses semblent fonctionner autrement. Les bonds qualitatifs réalisés par le Sénégal sur tous les plans semblent ne pas être du goût de certaines personnes qui ne ratent jamais l’occasion de cracher sur les institutions de la République ou continuer à manœuvrer bassement pour déstabiliser l’unité ou l’entente nationale. Il est aujourd’hui crucial, plus que jamais, de mettre l’accent sur l’importance de la mobilisation de l’ensemble des Sénégalais pour défendre ces acquis sociaux et politiques réalisés grâce aux orientations et initiatives du chef de l’État Macky Sall. Les foules amassées au même moment dans tous les compartiments géographiques du pays pour honorer les « Lions de la Téranga » donneront à méditer, à l’infini, sur les capacités intrinsèques de notre peuple. Il ne reste qu’aux leaders de tous bords, d’orienter de façon responsable pour l’intérêt de la nation sénégalaise, ce pays aujourd’hui debout comme un seul homme.
En revanche, lorsque nous nous ramenons à une échelle plus réduite, nous pouvons constater sans grabuge que certaines localités ne dansent pas encore au même rythme que le pouvoir central. C’est comme si ces dernières dansaient du « mballax » sur fond de musique Techno. Et la ville de Thiès en a été un fort bel exemple. Cette ville s’est transformée, durant cette dernière séquence électorale du 08 au 23 janvier 2022, en une gigantesque cour de récréation où les acteurs de première ligne étaient parfois « entre copains ».
Ainsi, le calcul et la théâtralisation à outrance des choix et des alliances politiques au sein de la majorité ont conduit, tel en 2014, à la défaite cuisante de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Des responsables reconnus de Benno Bokk Yaakaar ont accepté, sans condition, les choix portés sur les nouveaux amis de Rewmi. Ils y ont travaillé sans relâche, avec abnégation et dévouement, en accord avec les consignes des Présidents Idy et Macky. Aussi, comme en 2014, le Président de la République avait-il encore averti. Macky Sall, après avoir laissé la latitude au Président Idrissa Seck de choisir ses hommes à Thiès, avait du même coup, récusé toute connivence avec une quelconque autre liste en compétition dans la cité du rail. Les Thiessois sont donc en droit de présager de lourdes sanctions à l’endroit de tous ceux qui avaient osé gêner la conquête du pouvoir local par la coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Il est important pour un groupe en progression de savoir évaluer et sanctionner. C’est une décision qui invite les camarades à réfléchir ou hésiter avant de commettre un acte contradictoire aux directives et orientations du parti ou de la coalition. En cela, la sanction est tout à fait normale. Mais, s’il est vrai que la sanction demeure le complément de la règle, est-elle toujours opportune, surtout lorsqu’elle doit être négative ? Punir des camarades qui n’ont fait que manifester leur désaccord, n’est-il pas le meilleur raccourci vers leur radicalisation ? Or, nous sommes à huit (08) mois d’une autre échéance cruciale, les législatives du 31 juillet.
Par ailleurs, les leaders politiques à la tête des différentes coalitions de partis doivent se réapproprier leur rôle initial, surtout dans le jeu démocratique. Ils doivent réaffirmer sans relâche leur engagement à jouer continuellement un rôle accru en matière d’assainissement et de dynamisation du débat public. Nous l’avons tous constaté en un moment donné, le climat politique délétère dans notre pays était devenu insupportable. Heureusement, que les leviers de régulation sociale ne se lassent jamais de jouer pleinement leur rôle. A l’évidence, au delà de la consolidation de notre architecture démocratique, le rôle des partis politiques est aussi de viser l’amélioration du débat et le renforcement de la solidarité nationale pour une meilleure défense des acquis. Qu’on se le tienne pour dit, même s’il était amené à quitter le pouvoir cette nuit, le Président Macky Sall pourrait valablement revendiquer la paternité d’un legs immense au profit des sénégalais : 08 programmes très innovants (PRODAC, PUDC, CMU, Bourses Familiales, Programme de Modernisation des Villes Religieuses, PUMA, PROMOVILLE, PPDC), des hôpitaux, des ISEP, des Universités, DAKAR EXPO, DAKAR ARENA, CICAD, un Stade olympique de 50 000 places, 12 Avions AIRBUS pour renforcer la flotte d’Air Sénégal SA… ; la liste est loin d’être exhaustive. Même le plus brillant des « rhéteurs de la contestation » ne pourra implémenter dans la tête des sénégalais que le Président Sall n’aura pas bien servi son pays. Mais pour ce faire, la grande coalition Bennoo Bokk Yaakaar doit prendre la grande initiative, celle d’être le moteur de l’enrichissement du débat public et de la défense des causes nationales. Pour ce mandat du président Macky Sall, nos compatriotes méritent un niveau de débat politique public assez élevé et suffisamment responsable.
Retenant les enseignements tirés des résultats de ces dernières élections locales, nous comprenons aisément qu’il y a comme une nécessité d’ériger le chantier social en sur-priorité, afin de mieux répondre aux attentes de plusieurs milliers de nos concitoyens qui font face à une conjoncture économique difficile, aggravée par les effets pervers de la crise sanitaire mondiale. Et là également, le Sénégal a investi plusieurs centaines de milliards pour la résilience. Toutefois, il reste nécessaire que la classe politique dans son ensemble fasse montre de responsabilité, et que sa composante qui convoite le pouvoir soit à la hauteur des enjeux, en sortant de sa carapace de contestation pour arborer les habits d’une opposition vraie et responsable. Car, nous l’avons noté depuis un certain temps, la classe politique hors affaires s’est muée en une horde de contestataires adeptes de la pensée mécanique, occasionnant ostentatoirement des situations ineptes et auxquelles ils sont incapables d’apporter des réponses viables.
Dès lors, les prochaines élections législatives constituent une occasion à ne pas manquer afin d’envoyer à l’hémicycle les meilleurs profils à même de relever les défis économiques, sociaux et environnementaux du pays, mais surtout qui soient capables d’appréhender au quart de tour, la vision et les orientations du Président de la république. Il urge de rendre palpable le slogan « le citoyen au cœur des préoccupations ». Nous ne cessons de le dire, il ne sera pas profitable pour le pays d’entrer en cohabitation avec « les partis de contestation » en juillet 2022. Ces élections seront un « vrai premier tour » pour la présidentielle de 2024. Il ne sera en aucune façon possible de coexister avec une majorité inversée, composée d’hommes politiques radicalisés. D’où la nécessité vitale de renforcer la coalition présidentielle. Nous nous sommes permis dans cette page de nous arrêter sur le cas de la ville de Thiès. Des sacrifices ont été consentis depuis l’arrivée du président Idrissa Seck à la tête du CESE. Il est alors assez opportun de poursuivre ces efforts à tous les niveaux. Thiès ne réclame pas une pluie de décrets comme en 2000, mais le Président Macky devra songer au renforcement de tous ses relais-responsables qui lui ont toujours dit « OUI » et qui ont plusieurs fois apporté la preuve de leur engagement à la base en remportant les élections au niveau de leurs centres de votes. Qui plus est, il est d’une urgence avérée à Thiès, pour le président de la République, de renforcer sa grande coalition, pour que le compagnonnage entre le Parti Rewmi et l’Alliance pour la République (APR) soit un mariage d’amour et de raison réussi, pour 2024.
Lamine Aysa FALL
Porte-parole de la Coalition BBY/
Thiès-nord
Email. lamineaysa@gmail.com