Le Sénégal est jusqu’ici, très largement tributaire des combustibles fossiles, pour la plus grande partie de son approvisionnement. En marge de la COP 21 en 2016, le gouvernement du Sénégal avait pris des engagements, pour inverser cette tendance. C’est dans ce cadre qu’est né le Parc Eolien de Taïba Ndiaye (PETN). Il a nécessité un investissement de plus de 200 milliards de Fcfa, avec à terme une puissance installée de 158,7 MW représentant les 15% de celle de la Sénélec, pouvant alimenter plus de 2 millions de personnes. Au-delà de la fourniture d’énergie propre, le Parc Eolien de Taïba Ndiaye contribue à la croissance des activités socio-économiques dans la zone d’implantation, à travers un investissement considérable dans la communauté.
Dans ce sillage, il a planifié et exécuté des projets au profit des populations de la commune de Taïba Ndiaye et c’est dans ce cadre qu’il s’investit avec force dans l’autonomisation économique des femmes, une condition indispensable, pour asseoir un développement durable. C’est parce que les femmes constituent une force démographique, sociale et économique incontournable et l’illustration en est donnée par le fait qu’elles tiennent 80% de la production de nourriture et jouent ainsi un rôle de tout premier plan dans le processus de développement économique et social. Pour toutes ces raisons, le Parc Eolien de Taïba Ndiaye a appuyé sur des leviers importants, pour les accompagner dans les chantiers de l’autonomisation économique.
C’est à travers la formation (50 femmes en éducation financière et entrepreneuriat, mais aussi en techniques de transformation de produits locaux), la mise en place d’unités de transformation (3 unités de transformation de la mangue, une unité pour les céréales, une pour les noix d’acajou et une autre dédiée à la production de jus locaux). Il s’y ajoute la mise en place d’une chaîne de froid, pour la conservation de la volaille.
TEMOIGNAGES POIGNANTS DES BENEFICIAIRES DE CES PROJETS
Trouvées en pleine activité économique dans leur entreprise respective, les femmes bénéficiaires de ces projets ont exprimé des témoignages poignants, sur cette démarche du Parc Eolien de Taïba Ndiaye, qui leur permet de sortir la tête de l’eau, pour prendre le chemin de l’autonomisation économique. Amy Ndiaye de Taïba Ndiaye s’active dans l’agriculture et l’aviculture, notamment avec les poulets de chair et les pondeuses.
« Le Parc Eolien de Taïba Ndiaye m’a trouvée au point A dans le cadre mes activités avicoles, pour me hisser aujourd’hui au point B. En effet au début, mon maximum était de 500 poussins en terme de production de poulets de chair par mois et aujourd’hui, je suis à 750 par semaine. Mon faible taux d’exploitation s’expliquait par le fait que je ne disposais pas d’un dispositif adéquat de conservation. Le recours était ainsi fait à deux congélateurs alimentés à la source de la Sénélec et avec la cherté de l’énergie, il était impossible d’honorer les factures sans anicroches. Le Parc Eolien de Taïba Ndiaye a définitivement solutionné cette équation, avec la mise à disposition d’un congélateur de 800 litres, alimenté à partir d’une installation solaire de 8 panneaux avec 2 batteries. Il s’y ajoute 12 panneaux avec 4 batteries qui alimentent la pompe immergée au forage, pour abreuver les poussins. Avec ce solaire acquis grâce au Parc, ma facture d’électricité est de passée de 150.000 Fcfa à 12.000 Fcfa, d’où un impact considérable sur le chiffre d’affaire. A l’heure actuelle, 4.000 pondeuses sont dans mes poulaillers, sans compter les poulets de chair et le nombre d’employés est passé de 3 à 6 » a-t-elle expliqué.
MODERNISATION DE LA CHAINE D’EXPLOITATION DES NOIX D’ACAJOU A DJINGUE
Fatou Diakhaté de Djingué, très connue dans l’exploitation des noix d’acajou est aussi aujourd’hui à la tête d’une entreprise organisé, avec des machines modernes. Au départ, elle raconte qu’elle utilisait des moyens rudimentaires, notamment avec un grand feu allumé en brousse, pour griller les noix, avant de recourir à l’apport d’autres bras, pour recueillir manuellement les noix bien grillées et prêtes à être vendues.
Elle note qu’une telle démarche comporte de grands risques, telles que les brûlures, sans compter l’insécurité ambiante en brousse. « C’était tellement dur que finalement j’avais décidé d’abandonner la grillade, pour me consacrer uniquement à la vente des noix brutes » confie-t-elle. Le Parc Eolien de Taïba Ndiaye est venu révolutionner son activité avec une installation moderne, fonctionnant à l’énergie solaire dont il a assuré l’installation, qui lui permet dans le même temps de vendre de la glace, la construction d’un local moderne, avec toutes les garanties de sécurité et d’hygiène. Elle affirme à haute et intelligible voix que « l’implication du Par Eolien de Taîba Ndiaye, dans le processus d’autonomisation des femmes de la commune n’est plus à démontrer, c’est une réalité vécue dans les quatre coins de la collectivité territoriale. Et si toutes les entreprises installées faisaient comme lui, le bout du tunnel économique serait aperçu depuis très longtemps ».
ACCOMPAGNEMENT STRATEGIQUE AU GIE AND DEFAR TAIBA
Trouvée en pleine session de formation d’une vingtaine de femmes, sur la pâtisserie, Fatou Ndiaye Présidente du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) And Defar Taïba, spécialisé dans la transformation des produits agricoles met le curseur sur l’accompagnement stratégique du Parc, qui a permis aux femmes de s’engager la voie aujourd’hui irréversible, de l’autonomisation financière et économique.
Après le local dit-elle, le Parc a équipé le siège du GIE en énergie solaire, mais aussi avec un congélateur et d’autres matériels de pointe. Il s’y ajoute des sessions de formations pour la transformation de la mangue et d’autres produits locaux, la formation en gestion d’entreprise, en pâtisserie qui est actuellement en cours, etc. Le parc a également promis d’équiper en solaire la chambre froide du GIE et tout cela montre un partenariat stratégique et dynamique qui, au-delà de l’autonomisation des femmes, est propre à impulser toute une localité dans la voie de l’émergence.