Lorsqu’un président de la république démocratiquement élu, en fin de mandat ou pas , modifie pour quelque raison que ce soi , la constitution par des voies légales prévues , référendaires ou législatives, on crie au scandale et parle de tripatouillage excessif en vue de s’octroyer illicitement un troisième mandat . L’on condamne aussitôt avec sarcasme et vigueur cette action institutionnelle banale. L’on se précipite aussi le cas échéant , à valider toute prise inconstitutionnelle du pouvoir par l’armée , dont la cause toute trouvée tient sa source dans cette tentative jugée illégale de prorogation d’un mandat arrivé à terme.
L’on salue enfin avec reflet et déférence et au garde à vuus s’il vous plaît, ce coup de force qualifiée pourtant de crime imprescriptible par toutes les constituons , cette action hautement subversive s’il en est, prêtant même au passage aux acteurs de cette forfaiture des compétences avérées dans des domaines qui manifestement leur échappent si on ne leur découvre subitement des vertus hors du commun et des talents et capacités en tout genre , insoupçonnées jusque-là , de redresseurs de tords et de managers chevronnés et patentés prompts à transformer miraculeusement le pays dans tous les domaines et sans délai.Quand ces mêmes militaires parvenus ainsi illégalement par la force des armes aux responsabilités suprêmes et affublés de ces épithètes dithyrambiques de circonstance par une caste d’intellectuels en panne d’épanouissement dans un cadre institutionnel normal et qui ne tire son épingle du jeu que dans la Chient lit :
⁃ brûlent les codes diplomatiques exposant de jour en jour le pays aux pires désordres diplomatiques et relationnels avec tous les risques que cela comporte à savoir incidents diplomatiques récurrents affectant la nécessaire cohabitation pacifique des états et mettant en péril l’indispensable coopération bilatérale et multilatérale dans un monde globalisé ⁃ Désarticulent , structurellement l’économie par des choix mercantilistes hasardeux et tendancieux motivés par un empressement effréné à se mettre toute de suite à l’abri de certaines contingences entraînant de graves dysfonctionnements économiques et des perturbations socio culturelles.
⁃ Mettent en danger les acquis sécuritaires consolidés sur une longue période et au prix de maints sacrifices, en créant et en multipliant les poches de conflits pensant naïvement allonger par la propagande et la recrudescence de l’insécurité la durée de la transition dont ils frémissent à la simple idée d’en sortir.
⁃ Neutralisent toutes velléités d’expression libre et démocratique par des intimidations et arrestations intempestives et extrajudiciaires
⁃ décident unilatéralement et sans préavis de prolonger à volonté et à leur convenance la durée de la transition dont ils avaient pourtant eux mêmes fixés sans partage les contours et délai.
L’omerta qui s’en suit généralement est à la fois inquiétante et symptomatique de l’état d’esprit et du comportement dubitatif de certains acteurs de la vie politique rébarbatifs par leur ostracisme à l’endroit des acteurs de l’ordre constitutionnel normal pendant qu’ils adoubent sans scrupules et sans sourciller les nouveaux chefs fauteurs de troubles baïonnettes au canon. Qu’attendent donc les droits de l’hommistes si prompts à s’attaquer aux dérives liberticides ? Le troisième mandat ne serait il donc finalement qu’une incongruité des régimes démocratiques civils ?
Ousseynou keita