« Il est temps de rompre les amarres » (Par Ousseynou Kéita).

Cette ultime entourloupette imprévue est de trop. Elle met à mal la démocratie sénégalaise , décrédibilise nos institutions et jette l’opprobre sur les hommes politiques.
C’est vrai que depuis l’arrivée des libéraux à la tête de l’état, nous sommes habitués aux balbutiements et revirements insensés et spectaculaires , mus pour l’essentiel par un réflexe dogmatique empreint d’individualisme de conservation abusive du pouvoir et de perpétuation des privilèges acquis.
Cependant la pertinence de notre engagement dans BBY ne saurait être mise en cause. Les choix opérés par notre parti pour accompagner ce projet républicain de gestion partagée des affaires publiques répondait à notre sens du devoir et à l’obligation de responsabilité qui nous incombe plus qu’à tous, eu égard au rôle prépondérant et fondamental que nous avons joué dans l’émancipation de notre pays.


Par ailleurs le choix de Amadou Ba comme notre candidat à l’élection présidentielle n’est nullement dû au hasard. C’est un choix de raison, fondé sur des critères objectifs, l’homme présentant parmi tant d’autres et plus que tous les autres les qualités intrinsèques et les capacités managériales requises pour une telle fonction.
Les manquements et errements constatés dans le fonctionnement de l’administration de manière générale ayant prétendument conduit à cet imbroglio institutionnel et juridique sont inconcevables et inadmissibles dans une gestion concertée et vertueuse des affaires publiques.


Les réponses apportées à ces événements sont symptomatiques d’une fébrilité inacceptable à ce niveau de responsabilité et n’augure rien de bon pour la poursuite du travail effectué jusqu’ici dans la sérénité et la stabilité.
Gageons que la démarche manque d’à propos de cohérence et de mordant et donc emportera difficilement l’adhésion des populations. Elle ne manquera pas non plus d’impacter négativement BBY , de l’affaiblir et de déstabiliser les partis alliés pour peu qu’ils manquent de réactivité appropriée.


À cet effet n’est il pas temps sans rien regretter pour autant de nos choix antérieurs de manifester notre volonté de recouvrer entièrement et pleinement notre liberté d’initiatives en réinvestissant le terrain de manière intelligente en démarchant méthodiquement les populations dans un projet politique axé par ces moments de doute et d’incertitude sur la consolidation des acquis et le raffermissement de l’état de droit hérité des pères fondateurs ?
De notre prompte et ferme réaction dépendront l’ampleur et la vigueur de l’adhésion des sénégalais.

Ousseynou Keita