Le pouvoir rend fou …John Emerich dixit.
Le pouvoir absolu rend absolument fou , renchérit-il.
Quelle mouche obscène a pu nous inoculer son dard diabolique et follement enivrant ? Surtout après un si beau, si grand et si bon travail. Mais aussi au terme de si merveilleuses réalisations et de si notables avancées . Quel gâchis !
Qui l’eut cru ? Qui aurait pu imaginer il y’a encore quelque temps, que le Sénégal pourrait tomber si abruptement et s’ankyloser aussi bassement dans les eaux tumultueuses de l’incertitude de l’inquiétude et du doute . Était il vraiment utile d’en arriver là dans le but inavoué d’assouvir les ambitions loufoques d’un demi prince en mal de royaume ? Le vertige de la puissance et une tentation rebouteuse improbable et dangereuse au service des appétits gargantuesques de petits parvenus aux gros ventres rêvant stupidement de perpétuer de manière surréaliste leur sinécure , en valait il le risque ?
Où est donc passé notre sens républicain, légué par nos illustres devanciers , que nous nous glorifions d’incarner. Et quid de l’exception sénégalaise, qui fit longtemps notre fierté et qui nous différencie jubile t – on , des autres?
Est il logique ou simplement normal que la stabilité dont dépend notre existence et qui conditionne en grande partie notre émancipation au sens large du terme soit vendangé à l’autel truculent et hypothétique d’un apaisement , souhaité mais irréaliste , suspendu qui plus est , aux effets escomptés d’une amnistie capitulaire au dessein chimérique ?
Les lois républicaines ne doivent-elles pas dès lors, être appliquées avec discernement certes, mais dans toute leur rigueur dissuasive indispensable au maintien de la stabilité vitale et à la consolidation des fondements de la nation ?
La réponse à ces interrogations graves, nous fera sans doute prendre conscience en dehors de toute ambiguïté, que la gestion d’un état relève davantage du respect intangible des règles de l’état de droit. Et que celles-ci s’appliquent à tous et s’exercent dégrevées de toute émotion , exemptes de toute tergiversation , tenant compte seulement des intérêts supérieurs de la nation et des fondements de la république.
Ousseynou Keita