L’année d’après cette belle équipe renforcée par de nouveaux recrus de qualité effectuait à nouveau un beau parcours terminant première ex æquo avec Ouakam de Lamine Dieng révélation de l’année la seule équipe à avoir défait le Rail à l’aller à Dakar 2-1 après avoir été menée 0-1 et réussi le nul 1 partout à Thiès après avoir encore une fois été menée à la marque . C’est quand même extraordinaire, faisait remarquer mon ami Omar Ngala Ndoye, venu accompagner le club dont il était le président , le Rail marque à tous les coups disait il .
Je venais ainsi de boucler mon premier mandat de président. Deux années durant lesquelles le Rail sortait de l’anonymat exprimait sans équivoque et sans complexe son savoir-faire affichait clairement ses ambitions. Il devenait même ce club vertigineux terrifiant qui donnait inexorablement le tournis au stade Lat Dior transformé en antre de la mort. Deux années durant lesquelles le Rail n’avait été défait qu’une seule fois en championnat par Ouakam , cette machine bien huilée conduite par Lamine Dieng qui terminait meilleure groupe de l’année. Le Rail s’invitait malgré tout au podium comme vice champion ce qui n’était plus arrivé depuis le sacre de la bande à Délégué N’diaye et remportait pour la première fois de son l’histoire et de celle du football Thièssois la coupe du parlement qu’aucun club de la région n’avait auparavant gagné. Évidemment si le Rail était parvenu à de si bons résultats aussi vite il le devait essentiellement entre autres, à l’engagement à la volonté et à la détermination d’hommes de valeur, des Thièssois de cœur, très attachés à leur ville et prêts à consentir tous le efforts et tous les sacrifices nécessaires à l’épanouissement de ce club qui porte allègrement l’emblème de cette ville vivante et gorgée d’histoires. Ces hommes tous des cadres de très haut niveau avec une haute conscience de leur responsabilité et du précieux concours qu’on était en droit d’attendre d’eux, dans cet exercice d’intérêt général , avaient en commun l’amour de la ville , du rail , et une grande ambition pour le football Thièssois. Je n’avais donc éprouvé aucune difficulté à les rallier à cette noble cause. Amadou Dieye alias boy Dieye avait déjà balisé le chemin. Il ne me restait plus qu’à m’engouffrer dans cette voie dynamique tracée par mon doyen et illustre prédécesseur.
Un pion essentiel du puzzle, et à tout seigneur tout honneur ; Ablaye Diop inspecteur du trésor, futur ministre emblématique des finances, avait déjà à l’époque dans un bel élan prémonitoire, accueilli à fatick où il servait, en qualité de chef de service départemental du trésor, le Rail en déplacement à Kaolack pour affronter l’équipe TOTEM de la ville, le Mbosse. Sans le savoir il lançait ainsi par ce geste anodin le coup d’envoi d’une grande opération de sponsoring comme il n’en avait jamais encore existé à Thiès . Quelques années plus tard , dans le prolongement de cette action participative , le bureau de Dakar centre dont il était le chef, abritait souvent les réunions périodiques de cadres Thièssois ayant en commun , le souci d’apporter un soutien déterminant au club fanion de la ville. Promu argentier de l’état il ne ménagea aucun effort pour faciliter nos contacts avec des personnalités marquantes en dedans comme au dehors , susceptibles de nous apporter des contributions diverses. Il en avait été ainsi avec Idrissa Seck ancien premier ministre dont il faut souligner qu’à ce jour il reste encore le responsable politique Thièssois qui nous avait le plus soutenu . Nous lui devons en tout cas une fière chandelle, à vrai dire. C’était grâce en effet à l’importante subvention de trente millions qu’il nous avait accordée avec l’appui de Ablaye Diop , que nous avions pu acquérir comme des grands notre propre car moderne de transport à l’instar de la JA et du Jaraaf les clubs de référence et les seuls clubs sénégalais qui à l’époque en disposaient. Il en fut de même avec Ibrahima Niang qui nous avait reçu également sur son instigation . De cette rencontre agrémentée par un copieux déjeuner offert par la direction de la SNCS au CAT était sorti un appui financier conséquent permettant à Bouddha alors président du club de boucler avec succès sa saison.
C’était aussi Ibrahima Niang qui nous avait permis d’abord par l’allocation d’une subvention spéciale de recruter un entraîneur de haut niveau Momar Thioune en l’occurrence et sur notre requête motivée faire grimper la subvention à 30 millions après que son prédécesseur Mbaye Diouf dans un élan de générosité exceptionnelle l’eusse porté de 7 millions à 15 millions. En vérité Ablaye Diop avait été en amont comme en aval, d’un apport précieux, dans la mobilisation des ressources qui auront servi à cette métamorphose visible et tactile du club , à l’élargissement de notre assiette et de ce fait constituait la discrète cheville ouvrière du changement de paradigme opéré dans le management de notre club sans oublier au risque de blesser sa grande modestie et son humilité légendaire ses multiples contributions financières qui nous avaient permis à des moments décisifs de notre transformation structurelle de résoudre des problèmes qui paraissaient insurmontables voire insolubles. Pour tout cela des sociétaires certainement de bonne foi d’autres souvent avec quelques malices derrière la tête lui avait plusieurs fois suggéré puis proposé de prendre carrément la direction du club. Ce qu’il avait toujours décliné estimant que je faisais assez bien le job , une façon élégante pour lui de me témoigner sa solidarité agissante et surtout de refuser de me contrarier .
Amadou Diop Bouddha colonel des douanes fils de cheminots. De supporter naturel et inconditionnel du Rail il était devenu un dirigeant de tout premier plan. De son bureau de l’école des Douanes qui jouxte le célèbre centre Peytavin, beaucoup de problèmes du rail avaient été débridés aux contours d’entretiens fréquents que nous y tenions , pour améliorer le fonctionnement et le standing du club, faisant parallèlement le choix audacieux de refuser de rester exclusivement scotché à une subvention même bénéfique et vitale mais qui avait néanmoins ses limites et qui de par son caractère aléatoire pouvait sauter à tout moment au gré des humeurs du gérant du moment. Loyal et sincère, par-dessus tout efficace voire déterminant il avait été un instant président du Rail sans le chercher ni le vouloir.
Responsabilité acquise et assumée sous l’étreinte vicieuse et sournoise de certains supporters qui pour des raisons égocentriques voulaient se débarrasser de celui qu’il considérait comme l’empêcheur de tourner en rond ou plutôt l’obstacle qui se mettait au travers de leur sinistre plan de faire main basse sur les ressources du club. Ils l’avaient trompé bousculé et contraint à accepter la présidence du club qu’il lui proposaient alors qu’il n’en voulait pas du tout, avec le secret dessein , non pas de faire fleurir le patrimoine, mais tout simplement d’éliminer une sentinelle encombrante et incommodante quelque puissent être par ailleurs les conséquences pouvant en résulter . Ils étaient aidés en cela par la complicité agissante de certains cadres du ministère des sports et des membres du mouvement associatif outrés par des prises de position et des sorties médiatiques bien suivies et appréciées par le public, qui dénonçaient des agissements aux antipodes de l’orthodoxie administrative et financière.
Assurément grâce à dieu nous n’avions pas forcément les mêmes préoccupations.Ce que leur crachera au visage quelques années plus tard un avocat tonitruant de la place qui s’était offert de prendre ma défense dans une affaire rocambolesque de grand banditisme institutionnel. Mbaye Diouf l’avait d’ailleurs tellement bien compris qu’il avait tenté en vain de bloquer le processus . Au bout du compte et même devant l’intransigeance des commanditaires plus que jamais déterminés, à mettre à exécution leur projet machiavélique il aura fallu qu’il s’y prenne à plusieurs fois par Mame Babacar Sarr interposé à la recherche d’une improbable solution inclusive.
Ce qu’évidemment ces intrigants n’avaient pas compris c’est que dans ma philosophie de management ou dans ma stratégie de collaboration, j’avais privilégiais la pratique de l’approche contradictoire qui repose essentiellement sur l’excellence l’expertise et la qualité des collaborateurs. Le principe consistait à ne se rapprocher et à ne collaborer qu’avec des personnes au minimum de même rang qui respiraient à ma hauteur et qui donc n’avaient rien à m’envier au plan du background ou sur tout autre plan et qui étaient par conséquent parfaitement en mesure à tout moment de prendre le relais et de faire dans tous les domaines au moins aussi bien que je l’avais fait mais qui surtout de manière préventive m’évitaient par leurs avis conseils et le cas échéant leur opposition, des errements éventuels. Autrement dit ces gens là n’avaient par conséquent pas réussi à me détacher ni à me séparer de Bouddha dans l’objectif de casser la dynamique unitaire obsessionnelle du groupe de Thièssois déterminés à atteindre son objectif de développement du football local à travers l’un de ses clubs mythiques encore en vie.
En guise de reconnaissance pour les énormes services qu’il m’avait rendu au cours ma gestion, et par devoir d’amitié je l’avais spontanément et volontairement accompagné dans sa gestion du club. Entre temps il avait compris tout seul , éventré la combine , et décliné l’offre persistante et enrobée qui lui était faite de rempiler. Il eut même la présence d’esprit et l’élégance de me repasser le témoin au cours d’une assemblée générale qu’il avait convoquée , au grand désarroi de tous ceux qui croyaient naïvement s’être définitivement débarrassé de moi. Plus tard Amadou Diop sans m’en piper mot ni en donner l’air, en vrai gentleman, avait été probablement, je le soupçonne en tout cas, l’artisan discret et décisif de mon rapprochement spectaculaire et surprenant avec le sulfureux ministre des sports son cousin Daouda Faye dont tout portait à croire que nous nous étions définitivement brouillés, et qui m’avait coopté en dernier ressort en même temps que Tidjane Kane et Pape Massar Ndoye dans son cabinet comme conseiller officieux.
Serigne Leye Thioune ingénieur en génie civile polytechnicien expert en technique urbaine Agent voyer de la commune de Dakar puis directeur des services techniques de la mairie de Dakar. De Mamadou Diop à khalifa Sall en passant par Pape Diop , pour boucler avec SoHam El wardini , ce jeune cadre Thièssois fils de cheminot et grand sportif clé de voûte de l’expansion et de la modernisation de la capitale, Dakar, avait joué un rôle prépondérant dans notre stratégie de recherche de ressources additionnelles et de valorisation du produit rail que nous cherchions à polir et à vendre à un prix rémunérateur . Il me confiait un jour que Mamadou Diop alors maire de Dakar leur avait demandé de s’inspirer de la mythique place de France de Thiès pour édifier la célèbre place de l’indépendance de Dakar. Cheville ouvrière de la première grande manifestation inédite dans ce sens, Serigne Leye Thioune aura usé de son expertise personnelle et mobilisé les compétences de ses services pour la réussite de la grande soirée lucrative organisée à cet effet en même temps que le Sargal mémorable qui l’avait couronné et qui nous avait valu beaucoup de satisfaction et une grande notoriété.
A cette occasion des figures emblématiques du sport sénégalais avaient reçu sur notre proposition des mains de Mbaye Diouf directeur général des chemins de fer du Senegal des diplômes symboliques honorifiques en hommage au grand service rendu au sport. Parmi les récipiendaires on pouvait noter le président Omar Ngala Ndoye de Ouakam Boubacar Diop alias Bouba diakhao du COT Demba Thioye de Goree Fadel Fall du COT Madieye Lo de la Saint Louisienne les journalistes et reporters Pathé Dieye Fall Magib Sene Ablaye Diaw Golbert Diagne Ballabass Diallo Ablaye Dabo Abdoulaye Ly Ahmed Bachir Counta Ibrahima Sorry Dabo Sa Thiomby Pape Fall etc …
Djibril Thiaw opérateur économique avait adhéré sans hésitation et dès le départ au projet d’édification d’un grand club à Thiès , bien que cela devrait passer par le Rail club alors même qu’il fut un fervent supporter de la prestigieuse équipe rivale le défunt COT . Pour qui sait apprécier à sa juste valeur l’adversité féroce qui existait entre ces clubs protagonistes , on mesure la portée et l’importance de la décision qui atteste sans équivoque du sacrifice consenti autrement de la violence exercée sur soi-même et délimite les contours d’une forte personnalité et d’un attachement congénitale à la ville qui l’avait vu naître. Djibi Thiaw le prototype du sénégalais entreprenant organisé visionnaire accroché aux principes et travailleur insatiable avait été partie prenante et grand artisan de l’organisation rappelée ci-dessus. Très rigoureux dans la gestion des affaires ce qui lui a probablement valu l’éclatant succès enregistré dans ce domaine et qui fait la fierté de tous ceux de sa génération. Il avait voulu imprimé les mêmes méthodes et de ce fait avait dû un moment marqué son désaccord quant à l’usage qui était fait des ressources, qu’il estimait irrationnel , ce qui l’avait conduit à prendre du recul en guise de protestation . Cependant cela ne traduisait guère bien au contraire un quelconque désengagement de sa part et ne l’avait jamais empêché d’apporter sa contribution et le cas échéant de répondre aux multiples sollicitations que lui prédestine de toute façon, son statut de grand opérateur économique Thièssois.
Yankhoba Isac Ndiaye alias Jacob fils de cheminot professeur émérite agrégé d’université, doyen de la faculté de droit de l’université Cheikh anta diop, puis vice président du conseil constitutionnel. Un grand sportif très attaché au Rail et à la ville. L’un de ces cadres Thièssois rarissime qui se font un devoir et une obligation s’ils sont au pays de toujours passer leur week-end dans la ville dans un environnement familial coutumier entouré de parents et d’amis . Jacob partage avec Ablaye Diop ce sacerdoce dont je pourrais modestement et légitimement revendiquer une partie . Malgré sa stature d’intellectuel d’envergure très respecté et très sollicité Jacob est d’une affabilité et d’une humilité fascinante qui attirent amis parents et simples badauds à se bousculer ou à se hater les week-ends en villégiature à la cité Pillot à la maison familiale complètement transformée par ses soins en un agréable coin de rencontre et d’échanges de vieilles connaissances, agrémenté par les petits plats succulents, que notre adorable sœur Mamy Ndiaye n’arrête de servir, avec cette grâce et touche bien Saint Louisiennes, qui ajoutent à la saveur aromatiques de ces moments de délices gustatifs. Le professeur se réjouit et s’extasie de recevoir sans désemparer ces visiteurs du dimanche avec qui il adore échanger et à certains apporter un soulagement ou un réconfort moral en pièces sonnantes et trébuchantes. Il nous avait lui aussi rejoint sans difficulté. Cet homme empathique à la générosité en bandoulière et la gentillesse à fleur de peau nous avait accompagné dans ce projet sublime de tirer le Rail de sa léthargie pour le propulser de l’avant et devenir la figure de proue de la discipline dans notre pays . Jacob avait brillamment joué sa partition répondant à toutes nos sollicitations avec courtoisie simplicité et prévenance . Il avait été un atout évident dans notre quête d’identité de respectabilité et de leadership. Il fut d’un grand apport au plan du raffermissement des idées et de la consolidation de notre projet de développement.
À cette liste s’agrège des personnalités marquantes dans la vie du rail : Ismaila Alao Faris chef d’agence de la CBAO qui n’avait ménagé aucun effort pour l’émancipation du Rail et qui s’était illustré en s’offrant toujours en conciliateur averti et écouté lorsque éclataient des incompréhensions conflits ou autres tiraillements.
Ablaye Ndiaye magistrat président de tribunal concepteur puis premier directeur du centre de formation judiciaire secrétaire général de la cour d’appel qui aura à un moment où on en avait vraiment besoin rehausser de sa présence et de sa précieuse collaboration nos instances. Homonyme de Ablaye Diongue cet homme magnifique serviable altruiste et par-dessus tout humaniste et généreux qui aura administré la preuve agissante que la politique n’est pas forcément un espace de contre valeur de duperie et de haine mais bien plutôt un lieu de rencontre d’échanges d’élaboration et de concrétisation de décisions et d’actes utiles de portée générale. Ablaye a été un dirigeant attentionné responsable conscient des enjeux et qui s’était totalement investi pour la concrétisation de notre ambition commune.
Ousmane Diagne fils de cheminot procureur de la république qui deviendra ministre de l’information, s’était impliqué répondant spontanément et favorablement à notre invite de participer en tant que Thièssois à l’édification d’un grand club digne de ce nom.
Ama Sall comptable de formation, cheminot et trésorier général du club Il avait effectué un travail propre efficace prospectif et dynamique, avec lui nos soucis de gestion financière chaotique avaient disparu grâce à son expertise son sens des responsabilités son entregent et son courage.
Mandiaye Gueye cheminot membre influent du puissant syndicat des travailleurs du chemin de fer, il avait contribué à aplanir par son influence et l’action de sa centrale les problèmes les plus ténus auxquels nous avions été confronté.
Babacar Gueye cheminot directeur des approvisionnements président du Rail, un homme discret courtois efficace qui aura été très utile au club . C’était sur sa proposition et son insistance , l’unanimité n’étant pas acquise spontanément, ni automatiquement faite , qu’à son départ à la retraite j’avais été promu président du Rail. Son apport pour le développement du club était indéniable .
Serigne Babacar Diop ingénieur agronome petit papa de Amadou Diop Bouddha dont il est le frère cadet du père, il aura passé avec lui toute son adolescence à la cité Ballabey, la cité des cadres de la boîte. Président de la section de football il avait marqué son époque en réalisant d’excellents résultats. Seul bémol , dans le cadre de notre gestion commune et partant de la collaboration qui la sous-tendait, une période difficile d’incompréhension exacerbée par l’attitude cristallisante d’un environnement surchauffé à blanc et à dessein, où certains ne tiraient leur épingle du jeu que dans la grisaille les contradictions et le désordre. Fort heureusement, les protagonistes , au fil du temps, et en dehors d’une quelconque intercession ni même d’une influence exogène, avaient entrepris de décélérer et trouver les clés de l’apaisement dans l’affirmation consentie de personnalités distinctes mais complémentaires .
Ibrahima Sy magistrat président de tribunal totalement acquis à la cause et qui s’était en conséquence entièrement engagé et offert pour sa réussite. Maître Ibrahima Niane avocat et quelques uns de ses confrères que nous avions cooptés dans le but de renforcer notre bargaining power nous avaient été d’un apport inestimable. Mandiaye Beye Brun opérateur économique, Saliou Camara Zal opérateur économique mon jeune frère qui avec son grand frère Mor Talla Camara m’avaient accompagné dans touts mes combats .
Voilà le Brain trust qui fut à l’origine de cette poussée fantastique qui nous avait permis de bouger les lignes d’éradiquer le complexe qui nous asphyxiait et nous bloquait et de briser le mur de glace qui nous maintenait en retrait, à distance, des meilleurs et nous empêchait d’avancer ou gripper la cadence.
Dans l’intervalle DAOUDA Faye avait été promu co gestionnaire de SENEGAL 92 . Il était bizarrement chargé de l’organisation de la compétition continentale alors que Elhadj Malik Souris qui était à l’époque le président du CNG donc de la fédération en assurait une hypothétique gestion dans un binôme dichotomique à la fois absurde et troublante. A cette occasion d’ailleurs j’avais été choisi à Thiès pour conduire et défendre la candidature de la ville pour figurer parmi les sites officiels en capacité d’être retenu pour abriter les compétitions de la CAN Senegal 92. À préciser que je n’étais pas encore président du Rail. Un bon dossier fut concocté par l’équipe que j’avais mis en place dont le secrétariat, la cheville ouvrière avait été brillamment assuré par l’inspecteur de la jeunesse et des sports de Thiès. Mais les dés étaient politiquement pipés à l’avance et les sites arrêtés sur des bases politiciennes . Au final sans surprise Thiès n’avait pas été retenu. Non point que notre région ne présentait pas d’atouts sérieux pour prétendre remplir convenablement et à souhait son contrat mais que tout simplement cet important événement sportif avait été dévoyé de son objectif véritable pour assouvir des visées politiciennes et entretenir par ricochet des ambitions strictement personnelles. Thiès était sacrifié au profit de Ziguinchor et Kaolack pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec le sport encore moins avec les critères objectifs arrêtés. En atteste éloquemment le boycott de la RTS qui s’était privée de couvrir l’impressionnante cérémonie de candidature pourtant haut en couleur organisée à la place de France noire de monde en présence des autorités politiques militaires et administratives sous la présidence et la présence effective de monsieur Abdoul Aziz Ndao président de l’assemblée nationale et du ministre André Sonko , à coté de hautes personnalités politiques militaires et académiques. J’avais l’honneur et le privilège de concevoir et de livrer le discours d’ouverture suivi de la déclaration de candidature.
Les autorités présentes ainsi que l’assistance avaient bien apprécié le papier et m’en avaient demandé copie que je n’avais malheureusement pas pu leur livrer en raison de la très mauvaise qualité de la saisie. Bien évidemment les NTIC n’étaient pas aussi développés que maintenant. A l’opposé et très certainement par réflexe politique de conservatisme ostensible , l’adjointe au maire de Thiès madame Mantoulaye Diene, que j’aimais bien pourtant , au milieu de cette ambiance festive où les compliments fusaient de toute part, me faisait des remarques incongrues et avait jugé même devoir me faire grief de prétentions inaccessibles que j’aurais , m’enjoignant manière à peine voilée, de rester à ma place, de reconsidérer mes ambitions si jamais elles existaient et de ramollir mes ardeurs, par une de ses observations burlesques dont elle était coutumière, semble t’il, tirées sans nul doute du très profond d’elle-même et qui se résumait à peu près à ceci : ici c’est Thiès, un discours quelqu’en soit la qualité, ne suffit pas à se faire élire. Diatribe méchante s’il en est, appuyée par un clin d’œil furtif mais ravageur. Ce cri du cœur traduisait à suffisance la monstrueuse suspicion et la grande rivalité qui existaient dans le monde politique. Cet avertissement sans frais et cette sorte de remontrance étaient cependant sans objet car à ce moment précis j’étais hors du champ politique sans aucune ambition ni prétention de le traverser. Il ne m’intéressait pas, seuls comptaient pour moi mon travail qui m’accaparait et le sport particulièrement le football que j’adorais.
Comme on pouvait donc sans surprise s’y attendre sous la clameur qui prévalait et qui résultait des choix scandaleux opérés, les résultats n’avaient pas été à la hauteur des attentes et le Sénégal des Jules François Bocande Cheikh Seck Moussa Ndao Victor Diagne Moussa Badiane Adolphe Mendy Mamadou Marieme Diallo Malick Fall Bamba Diarra Ibrahima Ba Eusebio Louis Gomis Souleymane Sane Baba Toure Thierno Youm Omar Gueye Sene Roger Mendy Mamadou Teuw Boubacar Sarr Locote une belle brochette succombait en quart de finale face au talent à l’expérience et aux qualités exceptionnelles de compétiteurs des camerounais Joseph Antoine Bel Emmanuel Kounde Stephane Tataw Victor Ndip Jean Claude Pagal André Kana Biyik Emile Mbouh Louis Nfede Cyril Makanaky Ernest Ebongue Eugene Ekeke François Oman biyick, et sortait prématurément de la compétition par la petite porte.
C’est justement au terme de cette énième contre performance que Omar Ngala Ndoye suivant le processus décrit plus haut était élu sans anicroche et haut la main président de la fédération sénégalaise de football par le mouvement associatif en quête de renouveau.