Véritable machine électorale, qui a dicté sa loi à Thiès pendant près de 20 ans, avec des victoires à la soviétique sur les différents partis qui se sont succédé à la tête du pays, le Rewmi est aujourd’hui dans une mauvaise passe. Et pour cause, sa présence dans la coalition Takku Wallu Sénégal, avec ses anciens adversaires irréductibles, en l’occurrence l’Alliance Pour la République (APR) et le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a installé un véritable malaise dans ses rangs. Et des positions divergentes commencent à s’étaler sur la place publique.
Bassirou Ndiaye Coordonnateur départemental de Rewmi à Tivaouane n’y est pas allé par quatre chemins, pour pointer un doigt accusateur sur l’ancien Président Macky Sall. « Après avoir sabordé le Parti Rewmi avec l’entrisme, Macky Sall veut achever le Parti Rewmi. Nous ne pouvons et surtout nous ne devons pas sacrifier des décennies de lutte pour l’édification d’un grand Parti avec de nobles idéaux et des hommes valeureux. Dès lors, Macky Sall et sa Coalition qui nous ont humiliés, doivent recevoir une riposte à la hauteur de l’affront » a-t-il indiqué.
Au-delà du silence prolongé du Président Idrissa Seck, qui n’a encore donné aucune orientation, quant à l’implication effective du parti dans la campagne, les responsables adoptent aujourd’hui des positions divergentes sur la question. D’ailleurs, c’est consciente d’une telle situation que l’inter-coalition Samm sa Kaddu n’implique pas encore les responsables de Rewmi dans les réunions. C’est ainsi que certaines zones ont installé leur comité électoral, sans prendre en compte le Rewmi.
Réunis récemment au cyber campus au sujet de cette question des législatives, des responsables de Rewmi n’ont finalement pu décliner aucune position consensuelle, même si aucune idée de voter pour la liste PAASTEF n’a été agitée à cette occasion.
Selon Bassirou Ndiaye Coordonnateur départemental de Rewmi à Tivaouane, membre du Secrétariat National, à l’annonce de la naissance de la Coalition Takku Wallu Sénégal, beaucoup de militants libéraux ont été très enthousiastes. C’est parce qu’à son avis, ils avaient tous cru, à travers cette initiative, à des retrouvailles de la grande famille libérale.
« Pour le militant du parti Rewmi que je suis, la première douche froide est le constat de la tête de liste. Comment un Président vomi il ya à peine six mois, peut-il être notre porte-étendard ? La seconde est la position des représentants du parti Rewmi sur les listes. Aucun membre du Parti ne figure sur les titulaires des listes départementales et aucun sur les vingt premiers de la liste proportionnelle nationale » a-t-il fait remarquer.
D’ailleurs, il assimile une telle situation à une humiliation extrême. Au regard de toutes ces considérations, il estime que deux scenarii peuvent être envisagés, dans le cadre des élections législatives du 17 novembre 2024. Il s’agit en priorité à ses yeux, « de sortir de la coalition et s’atteler à la réorganisation et à l’animation du Parti et ensuite de combattre farouchement la coalition de l’opposition en soutenant la liste PASTEF ».
Il explique que le premier scénario est tentant, mais il s’empresse d’ajouter, « est-ce qu’une force organisée comme la nôtre, peut adopter une position passive dans des joutes électorales aussi importantes ? ».
D’après lui, si l’opposition gagne et le Président Macky Sall revient au pouvoir, c’est l’oraison funèbre pour le Parti Rewmi. « Pour le second scénario, nous avons beaucoup de choses à reprocher aux tenants de l’actuel pouvoir surtout leur manque d’expérience. Mais dans des moments de divergences plus prononcées, nous avons soutenu Macky Sall » a-t-il par ailleurs déclaré.
Il exprime ensuite sa conviction que « le Parti Rewmi peut soutenir PASTEF sans chercher un retour à l’ascenseur ». Comme pour lui emboîter le pas, Cheikh Tidjane Lô responsable Rewmi à Thiès, adjoint au Maire estime qu’en réalité, « le Rewmi doit savoir que l’APR et le PDS ne sont pas et n’ont jamais été des alliés sûr »
Mbaye SAMB (L’AS)