Honorable Cheikh Diop DIONNE, je viens de comprendre pourquoi hier, pris par une subite envie de bouger, je traçais lecœur centré sur mes plus profondes réflexions, sans rien voir au dehors, faisant totalement le vide. Et pourquoi, seul dans la rue désertée par les assauts répétés d’un crépuscule de ramadan, je cheminais tête baissée comme pour chercher une pièce perdue au sol, les bras croisés au dos, et triste.
Chère Cathy, qu’il me soit autorisé de vous appeler, pour la première fois, par votre prénom, étant entendu que « Madame la 1ère Dame » est pour moi l’attribut qui colle le mieux à votre carrure. C’est vraiment maintenant que je réalise qu’il n’est plus là, car je l’attendais ! Je suis bien triste pour vous, siamoise de mon frère MBAD ! Je suis triste à mourir pour avoir appris de sa bouche tout ce que vous représentiez dans son présent. Mais figurez-vous Excellence Cathy, ce qui alimente réellement cette tristesse, dans ce retrait de MBAD, c’est moins l’absence définitive de sa présence que la désormais présence de son absence. Je pense qu’il va falloir faire avec, car cette nouvelleforme de présence de mon ami MBAD restera obsédante pendant longtemps encore. En vérité, cette prouesse d’être présent tout en étant absent est la marque déposée des grands hommes… et votre époux en fut un.
Pourtant avec Assane, votre cousin et tous les autres, des dispositions étaient même nées pour une préparation efficiente de votre retour au bercail, espérant qu’il serait d’attaque dès votre arrivée. D’ailleurs, ironie du sort ou simple pied de nez de l’histoire, j’avais émis l’idée d’un accueil triomphal depuis l’aéroport AIBD, l’un de ses bébés. Allah (SWT), Le Maître absolu de nos destins individuels et collectifs y a opposé son irréfutable veto. Grâces Lui soient rendues !
Mais comme me l’a confié son ami l’ancien ministre Thierno LÔ, « Mahammed est énorme ». Je le confirme avec des mots préalablement bien pesés. Si, bien vivre c’est se préparer à mourir sans regrets, je puis affirmer sans sourciller que MBAD s’était royalement préparer.
Mounirou, cet autre ami, liant de MBADpeut aussi en témoigner. Il y a quelques jours nul d’entre nous, pas même Moustapha DIAGNE, ne pouvait subodorer une tellesortie de scène. A MBAD mon ami et grand frère pour qui il n’y a pas meilleur projet que la réalisation d’un Sénégal juste, réconcilié et prospère, je prie pour un repos céleste mérité auprès de son Créateur Allah SWT !
Hier encore, nous étions tous en « projet » et mis en branle collectivement, car jamais auparavant notre pays n’a eu autant besoin de tous ses fils.
Aujourd’hui, nous sommes tous réunis, pour vous dire au revoir. Vous êtes parti avant nous, mais bien trop tôt. Ce départ si courtois nous rappelle bien, qu’ici-bas, notre vie est peu de chose comparée à « l’infinie immensité des espaces ». Au cours de ce court compagnonnage au sommet, vous m’avez enseigné deux règles de vie essentielles. D’abord, vous avez su m’apprendre comment on pouvait arriver à faire beaucoup avec très peu, avant de m’inculquer la culture de l’amour et de l’amitié comme socles fondamentaux de l’épanouissement individuel intégral.
Votre absence-présence crée un vide abyssal derrière vous. Triste, affligé et dévasté mais compatissant, je présente mes plus sincères condoléances à Cathy votre androgyne, votre « grand-frère-jumeaux » CDD, tes compagnons et tes innombrables amis, pour leur témoigner mon soutien dans ces moments douloureux.
Et pour mieux affronter ces lourds moments, il me faudra juste merappeler de ton rire, de ta bonne humeur, de ta générosité et de ton optimisme à nul autre pareil.
Rest in peacebrother MBAD !
Ce fut un honneur pour moi d’avoir partagé avec vous une partie de votre vie.
A la prochaine… mentor !
Votre petit-frère Lamine Aysa FALL,
Président de ARCHE YOON WI