Abdourahmane Sarr : « Le Sénégal vise une dette à 70% du PIB… »

Les projets inscrits dorénavant dans le budget seront strictement ceux alignés sur la vision 2050 et compatibles avec les lois financières, a précisé le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération. Selon lui, « un travail de régularisation est en cours pour déterminer l’origine de la dette actuelle, qui n’a pas de précédent chez les banques et parmi les partenaires du Sénégal ». Il affirme que, une fois cette phase conclue, ce qui permettra de connaître le stock réel de la dette (99,7 % du PIB en 2023), il s’agira de définir la trajectoire de cette dette à l’horizon 2029-2035. Il soutient que la dette sera ramenée à 70 % du PIB dans un horizon raisonnable, assurant ainsi une trajectoire baissière et un déficit budgétaire ramené à 3 % du PIB pour décentraliser cette trajectoire.

Il ajoute que « la croissance sera forte avec une moyenne de 6,5 % ». « Elle est déjà au-delà grâce à la production de pétrole et de gaz qui vient de démarrer, confortant la trajectoire d’émission de la dette pour la période 2025-2029. La dernière analyse conjointe de viabilité de la dette du Sénégal, réalisée par le FMI et la Banque mondiale en juin 2023, a maintenu le pays à un risque de surendettement modéré. Nos analyses internes montrent que la dette du Sénégal est toujours soutenable. »

Même si, nuance le ministre, « le ratio d’endettement a fortement progressé, l’ajustement budgétaire envisagé devrait aider à stabiliser cette dette. Nous avons une bonne structure de la dette. Son coût moyen reste inférieur au taux de croissance de l’économie. Le taux d’intérêt moyen de la dette est de 4,6 %, alors que le taux de croissance projeté est de 6,5 %. C’est donc bien au-dessus du taux de notre dette. C’est la raison pour laquelle la dette sera sur une trajectoire décentralisée. La nouvelle stratégie d’endettement que nous avons élaborée devrait aider à réduire considérablement l’exposition du portefeuille d’endettement en devises et à améliorer la viabilité de cette dette. » Concernant la démarche, le ministre note qu’il s’agira aussi d’attirer des non-résidents sur notre marché harmonique local afin d’approfondir le marché en collaboration avec la Banque centrale pour garantir stabilité et environnement macroéconomique.

Par ailleurs, le ministre de l’Économie souligne que le déficit de l’année 2024 est également élevé, mais il s’agit en grande partie de régularisations pour payer des travaux déjà exécutés et en cours avant son arrivée, ce qui ne peut être immédiatement stoppé. Le déficit budgétaire de 2025 est projeté à 7,1 % du PIB. Ce déficit sera ramené à 3 % du PIB dans un horizon raisonnable, tout comme la dette qui devrait atteindre 70 % du PIB, comme le demandent les critères de convergence, également dans un horizon raisonnable.

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