Célébration de la 9ème journée nationale de l’élevage, l’intégralité du discours du Président de la République

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage,

Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement,

Monsieur le Gouverneur de Kaolack,

Honorables Députés, Autorités administratives et élus locaux,
Mesdames, Messieurs, les représentants des organisations professionnelles de l’élevage et du monde rural, toutes filières confondues,

Chers éleveurs du Sénégal,Distingués invités,
Mesdames, Messieurs,  

Je me réjouis de me retrouver parmi vous aujourd’hui pour présider la Journée nationale de l’Élevage. Cette cérémonie est un hommage aux femmes et aux hommes qui, chaque jour, mettent leur courage et leur savoir-faire au service de ce secteur stratégique.


Populations de Kaolack, acteurs de l’élevage, merci pour votre mobilisation exceptionnelle !Choix ne pouvait être plus indiqué pour célébrer la 9ème édition de cette journée que cette belle région naturelle du Sine-Saloum, grande zone d’élevage au cœur du bassin arachidier. J’ai tenu à être présent ici pour renouveler mon attachement personnel à l’élevage une des mamelles nourricières de notre pays. Mesdames, Messieurs, chers Acteurs de l’élevage, 
La souveraineté alimentaire est au cœur des politiques publiques et votre secteur y occupe une place prépondérante.  C’est pourquoi je me réjouis du thème de la présente édition « Valorisation des produits d’origine animale, un stimulateur pour la souveraineté alimentaire ». 


La filière des produits d’origine animale englobe de réelles potentialités si toute la chaîne de valeur qui s’y rapporte est bien exploitée. C’est dans cet esprit que j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt les interventions de vos représentants qui se sont succédés. Elles soulèvent à la fois des préoccupations légitimes, énoncent des enjeux et défis et proposent également des recommandations pertinentes. Je vous ai bien entendu et compris. En tant que natif du monde rural, je suis au fait des défis et enjeux du secteur primaire et vous pouvez être assurés de ma sensibilité toute particulière sur ces questions. 
Mesdames et Messieurs,

La production animale a généré dans notre pays durant l’année 2023 près de 847,48 milliards de francs CFA, témoignant ainsi de la vitalité de ce sous-secteur où des résultats importants ont été obtenus grâce aux efforts consentis.  Toutefois, le déficit commercial de notre pays en produits d’origine animale demeure considérable. Rien que pour le lait et les produits laitiers, les importations sont évaluées à 126 milliards de F CFA. 
Et vous conviendrez avec moi que ce système d’approvisionnement en produits alimentaires basé sur les importations n’est pas soutenable. Il nous expose aux chocs exogènes et nous contraint à des subventions qui non seulement grèvent notre balance commerciale, mais bénéficient plus aux acteurs de la filière dans les pays exportateurs. Cela traduit donc une perte des parts de marché pour les produits locaux d’origine animale. 


Notre élevage fait face à des difficultés, parmi lesquelles on peut citer :• l’insuffisance des infrastructures pastorales et de valorisation des produits animaux ;• la persistance et la recrudescence de certaines maladies telles que la peste des petits ruminants, la maladie du Newcastle, la peste porcine africaine, la brucellose, la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), la peste équine, etc. • la difficulté d’accès à un foncier sécurisé pour les activités d’élevage ;• le vol de bétail ;• la faiblesse du potentiel laitier des races locales ;• la concurrence des produits importés ;• les difficultés d’accès à un financement adapté aux activités des chaînes de valeurs d’élevage. A cela s’ajoute l’effet des changements climatiques, les défis relatifs à la création d’emplois décents et l’accès des populations à des produits locaux adaptés à leurs besoins et surtout moins coûteux.
Ce diagnostic peu reluisant ne doit pas freiner notre ardeur. Au contraire, il doit être transformé en une réelle opportunité compte tenu, par ailleurs, de la diversité agro-écologique de notre pays et de nos ressources naturelles riches et variées. Je salue la réflexion approfondie qui a été menée sur les problématiques du secteur. Elle aura permis de cerner avec plus de clarté les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces pour l’élevage, et ouvert la voie à des recommandations concrètes. Il nous faut produire davantage, intensifier la transformation et assurer une meilleure mise en marché des produits locaux.
Mesdames, Messieurs,

Cette Journée de l’Elevage se tient à un moment clé, coïncidant avec le lancement de la première phase quinquennale d’opérationnalisation de l’Agenda national de transformation, Sénégal 2050.Les projets du secteur primaire figurent parmi les priorités du plan quinquennal et tous les facteurs de vulnérabilité de l’élevage feront l’objet de plans d’actions spécifiques. 
C’est dans cette perspective que j’ai donné des instructions pour l’évaluation de la Loi d’Orientation agro-sylvo-pastorale et la préparation de décrets en application du Code pastoral. Par ailleurs, une des mesures phares en vue de l’amélioration de l’écosystème de l’élevage et de la sécurisation des facteurs de production, dont l’alimentation du cheptel, sera la mise en place de coopératives agricoles communautaires, contribuant ainsi à fixer les jeunes dans leurs terroirs et à lutter contre le chômage et la migration. 
Concernant l’amélioration génétique, les opérations d’importation d’animaux seront poursuivies aussi bien pour le système extensif que celui intensif, en y intégrant les cultures fourragères et tout l’accompagnement nécessaire en termes de conduite d’élevage et de santé animale. Pour autant, la préservation de la rusticité des races locales demeure un pilier essentiel.
Quant au vol du bétail, il constitue un fléau qu’il convient d’éradiquer urgemment. C’est pourquoi j’ai instruis Monsieur le Premier Ministre d’organiser, dans les meilleurs délais, en relation avec les Ministères et tous les acteurs concernés, une concertation nationale sur le vol du bétail aux fins de s’accorder sur une feuille de route consensuelle qui tiendra compte de la dimension holistique de la lutte contre ce désastre.


Alors que notre pays s’apprête à lancer le New Deal Technologique, je vous encourage à intégrer davantage les outils numériques dans la prévention et la gestion des risques, afin de tirer profit de toutes les potentialités offertes par le numérique pour renforcer l’efficacité des politiques publiques en faveur du secteur primaire. Il faudra en particulier systématiser la digitalisation du sous-secteur, notamment pour l’identification du cheptel, la lutte contre le vol de bétail, le suivi sanitaire, l’amélioration génétique et tant d’autres aspects.
Par ailleurs, les organisations professionnelles d’élevage et le secteur privé sont appelés à jouer un rôle central pour rendre compétitifs les produits en veillant à la durabilité des systèmes productifs et à la prise en compte des besoins des consommateurs.

Mesdames, Messieurs,

Ma ferme volonté est de soutenir et sécuriser l’élevage, secteur stratégique de notre économie, afin d’en faire un vecteur du redressement productif et un moteur de croissance qui concourt à la compétitivité et à la viabilité de nos territoires, contribuant in fine à la souveraineté alimentaire. 
La politique de mon gouvernement sera donc résolument orientée vers la diversification des filières, soutenue par des interventions axées sur l’innovation, la qualité et la création de la valeur ; en somme, toute une dynamique ancrée au niveau des pôles territoires qui seront mis en valeur à travers des appellations d’origine contrôlée et la promotion du « Made in Sénégal ». Pour cela, nous devons veiller à la gestion optimale de nos ressources naturelles, à la préservation de la biodiversité et à la protection de notre agriculture.
La sanctuarisation des terres agricoles et pastorales fera l’objet d’une attention particulière avec, au besoin, le recours aux moyens appropriés notamment juridiques et les dispositions seront prises pour un soutien accru aux initiatives contribuant à la maitrise des coûts de production et à la mise en place d’industries performantes.
C’est là le fondement de la Stratégie de souveraineté alimentaire élaborée par le Ministère en charge de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, visant à fédérer tous les acteurs, les agriculteurs, les éleveurs, les transformateurs, les distributeurs de produits animaux et d’intrants, ainsi que les banques et les pouvoirs publics, pour une action coordonnée et plus efficace.

Mesdames, Messieurs, 
Chers éleveurs, transformateurs, distributeurs et autres acteurs de l’Élevage, Le développement durable des productions animales constitue un enjeu de taille pour notre pays. Cette ambition est à notre portée au regard de tous les atouts dont nous disposons : matière première locale exploitable, savoir-faire des éleveurs, compétences dans le domaine de la génétique, de la transformation, de la recherche, de l’innovation et un lien fort avec les territoires. Dans cet élan collectif, la recherche pour faire émerger des solutions innovantes et la formation des acteurs en seront les clés de voûte. Et c’est le lieu de réitérer le rôle crucial des organisations professionnelles, du secteur privé et de la société civile.
J’adresse également mes vifs remerciements aux Partenaires techniques et financiers du Sénégal qui ont accepté de soutenir les nouvelles orientations définies pour le redressement de notre économie, la création d’emplois, l’amélioration de la performance des secteurs productifs, un développement territorial équilibré et une gouvernance vertueuse. 
Je félicite le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage Monsieur Mabouba Diagne et tous les membres du Comité d’organisation pour la réussite de cette édition de la Journée nationale de l’Élevage.

Mesdames, Messieurs, 
Pour finir, je voudrais réaffirmer qu’en unissant nos forces, nous pouvons transformer l’élevage au Sénégal en un véritable modèle de réussite et contribuer ainsi à l’édification d’un pays prospère, pleinement conscient de ses capacités et de ses responsabilités.Bonne Journée de l’Elevage à toutes et à tous !Merci de votre attention.