La situation de la pandémie du coronavirus reste plus que jamais inquiétante dans la ville de Thiès, qui a enregistré 152 cas communautaires ces 4 derniers jours. Il s’y ajoute un nombre impressionnant de décès, comme en atteste le mouvement noté au niveau des cimetières. Entre le jeudi 29 juillet et le dimanche 1er août 2021, la région de Thiès a comptabilisé 1.081 des 3.344 cas communautaires enregistrés dans le pays. Sur les 1.081 cas de la région, les 199 sont répertoriés dans le département de Thiès, avec trois foyers principaux, en l’occurrence Pout, Khombole et la ville de Thiès. C’est justement la ville de Thiès qui constitue la zone où la circulation du virus est plus active. En effet, elle totalise les 152 des 199 cas communautaires du département, soit les 76,38%.
C’est dire que l’urgence est toujours là, avec la nécessité de prendre des mesures énergétiques, pour sauver les vies. Au-delà des vies, la COVID-19 est en train de menacer l’avenir socio-économique de ce terroir et malheureusement les populations, en tout cas la grande majorité, sont toujours inconscientes de la gravité de l’heure, si elles ne versent pas simplement dans le déni. Le comité régional de lutte contre les épidémies n’a toujours pas annoncé de mesures, en tout cas publiquement, depuis le déclenchement de la troisième vague. Et aujourd’hui, les rassemblements se font comme si de rien n’était, les mêmes comportements sont notés dans les transports, les terrains de sports, les marchés, etc. La conséquence est que le centre de traitement des épidémies (CTE) sis au centre hospitalier régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès est débordé et les demandes se comptent à la pelle chaque jour.
« Ce qui se passe actuellement dans nos structures sanitaires est vraiment douloureux », constate Cheikh Gaye responsable des jeunes de Rewmi, dans la commune de Thiès-Nord. Il ajoute, « je crois qu’après la covid, une organisation des états généraux de notre système sanitaire s’impose et à ce rythme, le Sénégal risque de continuer de compter ses morts comme des mouches. Il y a beaucoup de choses à revoir dans les hôpitaux, notamment l’accueil qui est primordiale, mais aussi la prise en charge, les relations entre personnel soignant, malades et accompagnants, qui sont presque toujours tendues. Certains hôpitaux sont mals équipés, parfois même dépourvus de matériel le plus élémentaire. Les populations ont aussi joué un rôle dans ce qui arrive aujourd’hui, certaines ne croyant même pas à la maladie, là où d’autres refusent carrément de se faire vacciner et participent même à des campagnes de decredibilisation des vaccins. Que personne n’accuse personne, nous sommes tous coupables ».
« TALLA SYLLA, SUR LA PISTE DE LA MISE EN PLACE D’UN CAMP DE VACCINATION »
La 7ème édition des Journées Médicales de Thiès (JMT) a coïncidé cette année avec cette férocité de la troisième vague de COVID-19, d’où le thème « la vaccination, un moyen de prévenir la maladie et de sauver des vies ». Selon le Maire Talla Sylla, dans les conditions actuelles, il n’y a que la vaccination comme seul moyen de freiner cette déferlante meurtrière de la pandémie de COVID-19. C’est pourquoi dans le cadre de cette édition 2021 des journées médicales, la ville de Thiès a mis le focus sur une campagne de vaccination, en collaboration avec le district et la région médicale.
Pour lui, il y a trop de contrevérités autour de cette question, mais il est clair que les Russes, Chinois, Américains, Français, Allemands, Arabes, etc., ne peuvent pas se liguer pour comploter contre le reste du monde. D’autant plus d’ailleurs qu’ils se ruent vers les vaccins. Et dans l’histoire du Sénégal dit-il, tout le monde sait que les maladies épidémiques ont été vaincues grâce à la vaccination. Donc pour le Maire Talla Sylla, la prise de conscience collective des sénégalais, doit être de mise, pour aller se faire vacciner et rompre définitivement cette chaîne de transmission de la maladie, qui risque de mettre en péril le pays. Il indique que la ville de Thiès compte appuyer sur l’accélérateur pour accompagner les efforts de l’Etat dans le cadre de la campagne de vaccination, à travers la création d’un camp de vaccination à Thiès et qui sera opérationnel en permanence.
LE GOUVERNEUR DE THIES, POUR DES NAVETANES A HUIS CLOS
La situation épidémique à Thiès est très inquiétante, dans un contexte marqué par le démarrage imminent des activités de vacances, initiées par l’Organisme Départemental de Coordination des Activités de Vacances (ODCAV), à travers ses différentes zones. Les matchs de football sont occasionnent de grands rassemblements des jeunes dans les stades, d’où la crainte d’une accélération de la transmission communautaire du virus. D’ailleurs, l’ODCAV avait prévu de démarrer les activités ce dimanche 1 Août, mais à la suite de deux rencontres, le Gouverneur de la Région de Thiès a retenu le principe d’une organisation à huis clos. Selon nos sources, les dirigeants du navétane de Thiès sont en train de se concerter sur la question, avant la troisième rencontre avec le Gouverneur, pour arriver à une décision.
Nos sources révèlent que les dirigeants du mouvement optent pour le moment pour un huis clos partiel, avec démarrage des compétitions le 6 Août. Pour le huis clos partiel, il s’agira de déterminer le nombre et de lier l’accès au stade à la présentation d’un carnet de vaccination. Il s’y ajoute qu’aucune licence ne sera délivrée à un joueur, sans la présentation de la carte de vaccination. Et à l’intérieur des stades, des dispositifs de prévention seront mis en place, notamment pour le respect strict des mesures barrières. Contrairement à Thiès, Tivaouane a adopté la mesure de suspension des activités. En effet par arrêté numéro 002/CM/SG, le Maire Mamadou Diagne Sy Mbengue par ailleurs Directeur Général de la SN/HLM souligne que dans le cadre de la lutte contre la pandémie, « les équipements du stade municipal El Hadji Moustapha Niang sont fermés et interdits au public jusqu’à nouvel ordre ».
Mbaye SAMB