CONFISCATION DE LA DÉCENTRALISATION PAR LES POLITIQUES ET LES UNIVERSITAIRES
Dès son accession à la souveraineté internationale, le Sénégal a opté pour une politique de décentralisation prudente, progressive et IRRÉVERSIBLE. Cette option a été confirmé au cours des trois différentes phases( Acte 1, Acte 2 et Acte 3) qui ont marqué cette politique.
La première réforme majeure de 1972(Acte 1) pose la réforme de l’administration territoriale et locale avec l’érection des communes Mixtes et de Moyen exercice en commune de Plein Exercice.
L’acte 2 de la décentralisation réalisé en 1996, s’inscrit dans le sens de l’approfondissement de la décentralisation, de la consolidation de la démocratie locale et l’État de droit. Ce sont notamment la Régionalisation, le Transfert de Compétences dans neuf domaines et le contrôle à Posteriori ou contrôle de Légalité exercé par les représentants de l’État sur les actes des autorités décentralisées.
L’acte 3 de la décentralisation marque la mise en œuvre effective de la politique de décentralisation en se proposant de faire des collectivités territoriales de véritables pôles de développement local avec la territorialisation des politiques publiques.
Avec cette acte, les Collectivités Locales de la république sont le Département et la Commune.
Ainsi une Ville peut être instituée, par Décret, pour mutualiser les compétences de plusieurs communes qui représentent une homogénéité territoriale (Article 167).
Cependant Dakar a souvent connu de changement de Statut mais la Ville existait toujours.
On note qu’en 1964 , Dakar avait un statut spécial. Le Gouverneur est cumulativement Administrateur de la commune.
De 1985 à 1990, on assiste à la suppression du statut spécial de Dakar qui devient une commune de Plein Exercice.
En fait l’État a mal conçu la création des Villes.
La création de la Ville de Dakar s’est basée sur une question d’opportunités politique. En effet le président Abdou DIOUF avait perdu les élections à Dakar et s’est inspiré de l’Américain Jerry Mandéring, spécialiste des questions de découpage électorale, en divisant la capitale en commune d’arrondissement pour des raisons politiques.
La spécificité de la Ville de Dakar est qu’elle regroupe toutes les communes du département. Alors il remplace le département.
La question qu’on se pose ici est que comment une Ville qui a un Statut de commune (Article 167) peut se substituer à un Département et avec la communalisation intégrale, les Communes sont d’Ègale Dignité c’est à dire qu’il n’y a pas de hiérarchie entre elle.
Cette erreur résulte de la Politisation de la Décentralisation.
La solution que nous proposons est juste de Redimensionner la Ville de Dakar et le HCCT doit statuer sur ce cas et mener des réflexions approfondies pour encourager la mutualisation des forces avec l’intercommunalité en s’inspirant du cas de KEMOPODI (Keur Moussa, Pout et Diender) qui sont entrain de le réussir.
On ne gère pas les Collectivités territoriales en laissant en rade les populations. Cela ressemble à une CONFISCATION de la décentralisation.
La Capitale doit impérativement avoir une autorité comme Paris, New York…
Le débat sur la suppression de la Ville est puéril et inutile.
Kalidou CISSE, Spécialiste en Gouvernance Locale et Développement Territorial.
Président de la Génération I. C. E. (Initiative Citoyenne pour L’Emergence ).