Conséquences de l’incendie de la mairie en 2012, plus de 1.000 élèves de Tivaouane ont raté les examens en 2022

Le 17 février 2012, en pleine campagne électorale pour les élections présidentielles de 201, la cité religieuse de Tivaouane a vécu une chaude nuit. En effet ce jour-là, sur l’Avenue Lamine Guèye de Dakar, la Zawiya Seydi El Hadji Malick Sy a reçu des grenades lacrymogènes, avec à la clé des blessés et une vague d’indignation. C’est à la suite de cet incident rare, que des jeunes de Tivaouane ont investi spontanément les rues, comme s’ils s’étaient donné le mot, pour exprimer leur mécontentement. Il s’en est suivi des manifestations violentes dans les rues où des pneus ont été brûlés.

Et la vague déferlante des jeunes manifestants s’était également attaquée à l’institution municipale. Le portail défoncé, l’édifice avait été incendié du côté de la salle de conférence. L’état civil est ainsi parti en fumée et à ce jour, les populations vivent encore les conséquences de cet acte dramatique.

C’est pourquoi Cheikh Tidjane Diouf 1er Adjoint au Maire et Officier d’état civil a encore tiré la sonnette d’alarme, en insistant sur la nécessité de reconstituer ce service dont l’état actuel est en train de compromettre l’avenir de beaucoup de jeunes. La preuve en est donnée dit-il, par le fait que 1.118 élèves de la commune ont raté les examens de fin d’année en 2022 faute d’actes d’état civil. Il souligne que malheureusement, le phénomène perdure et d’autres conséquences seront encore notées cette année scolaire. Il ajoute que les populations de la commune de Tivaouane vivent un véritable calvaire et différents courriers ont été envoyés aux différentes autorités compétentes, pour la reconstitution de l’état civil, mais qui ne peut se faire que par décret présidentiel.

A l’en croire, les conséquences de cet acte odieux continuent ainsi d’impacter négativement la population, surtout sa frange scolaire et universitaire et rien que pour l’année scolaire 2021/2022, quarante trois (43) élèves de la classe de terminale, cent soixante douze (172) élèves de troisième, neuf cent trois (903) élèves du Cours Moyen deuxième année (CM2) n’ont pu se présenter aux examens de fin d’année, faute d’actes d’état civil.

Il a demandé la mise en œuvre de mesures d’urgence pour soulager les populations dans ce sens, à travers la signature par le Président de la République du décret portant reconstitution de l’état civil de Tivaouane. Il est d’avis que beaucoup d’élèves ont vu leur cursus scolaire complètement bloqué, avec ainsi un avenir dans l’éducation et la formation complètement mis en péril. Et pour beaucoup de jeunes ont vu leur rêve de voyager complètement brisé, devant l’impossibilité d’avoir un passeport.

Il rappelle qu’ironie du sort, , alors farouche opposant au régime de Me Abdoulaye Wade, sous les couleurs de Rewmi, il avait été désigné comme tête de file du commando qui avait perpétré cet acte criminel, perpétré à la suite de la grenade lacrymogène  balancée à la zawiya El Malick Sy de Dakar en 2012.

« J’ai été même menacé de prison à l’époque en tant que principal leader de l’opposition radicale au régime de Me Abdoulaye Wade. Depuis c’est le calvaire pour les populations.  Il nous faut le décret de reconstitution de l’état civil. Nous avions tout fait en tant que député, auprès du Ministère de la Justice,  pour la rédaction et la proposition du projet de décret  au PR, mais qui est resté toujours dans les tiroirs, 11 ans après » a-t-il indiqué.