Excellence, qu’il vous plaise d’affranchir Maître CISSE !
Les Sénégalais ont massivement voté pour vous le 25 Mars 2012, ce qui vous a valu la station et les égards dont vous bénéficiez aujourd’hui. Bien sûr cela a été rendu possible autant par votre engagement, votre détermination, et votre talent, que par la foi et la sincérité de la vision « Yoonu Yokkuté » muée aujourd’hui en programme (Plan Sénégal Emergent) dont vous avez été le seul et l’unique inspirateur – n’en déplaisent à certains usurpateurs qui continuent à déclarer urbi orbi qu’ils en sont les auteurs – et auquel vous ne cessez de prouver votre attachement depuis votre élection.
Vous avez mis en place un gouvernement avec à sa tête un homme de valeur que tous les compatriotes ont jugé être à la hauteur : Mahammad Boun Abdallah DIONNE. Aujourd’hui, vous avez demandé à tous vos Ministres de défendre leurs portes-feuilles face à nos compatriotes qui sont en demande de transparence et d’équité. Vous êtes crédités d’un bilan positif visible et palpable. Le Sénégal en avait tant besoin. Et pour cela, l’espoir renaît peu à peu dans les esprits et les cœurs de nos concitoyens.
Excellence Président,
Renonçant à l’hyper-présidence de votre prédécesseur en choisissant de vous mettre à l’écoute de votre peuple, en invitant au dialogue autour de vous l’ensemble des forces vives de la nation et extirpant du coup le pays d’une possible crise démocratique, à l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays d’Afrique. Il est vrai aussi qu’en cinq années seulement d’exercice de votre pouvoir, vos gouvernements ont largement travaillé à atténuer les inégalités sociales et économiques, avec la mise en service de projets et programmes adaptés.
Vous menez le Sénégal que NOUS vous avons confié avec science, courage et sérénité sur la base d’une triple motivation : la promesse d’une rupture dans la gestion des affaires publiques, la construction d’un nouveau type de sénégalais et l’émergence d’un nouvel engagement citoyen, et le souci permanent d’un bilan positif et reluisant à la fin de votre deuxième mandat en Février 2024. Oui, ensemble nous pouvons y arriver. Et pour ce faire, vous devez pouvoir faire jouer tout votre potentiel et toute votre équipe.
Excellence Monsieur le Président, et j’aurai pu dire « camarade » en m’adressant à vous, car nous sommes du même Parti. Cette adresse à la fois citoyenne et militante – qui ne sera peut-être pas la dernière – n’entend pas simplement vous dire ce que vous savez déjà de la gestion de votre pouvoir, mais simplement vous transmettre un cri du cœur qui témoigne d’un manque, d’un vide dans la mise à disposition au niveau des populations, d’informations relatives au rythme d’exécution et de suivi de vos engagements auprès des Sénégalais. Il s’agit là de l’entreprise de communication efficiente sur vos réalisations. Cette lettre, en définitive, n’est que le cri d’alerte d’un militant partisan d’un « Sénégal de Tous, d’un Sénégal pour Tous ».
Camarade Président, Excellence, vous l’avez bien sûr en mémoire, par le Décret n° 2012-1163 du 29 octobre 2012 vous avez bien voulu réaménager votre gouvernement, avec pour conséquence directe et immédiate l’éviction de votre frère Alioune Badara CISSE et Mbaye NDIAYE du Gouvernement. De cet acte à nos jours, votre équipe présente des failles au niveau de l’attaque. Votre groupe manque de mordant et de punch pour parler comme le célèbre entraineur français Guiroux. Nous le sentons tous, mais vivons avec le sentiment d’une possible remédiation dès le lendemain. Le second nommé est resté à vos côté, avec la mesure, mais le premier ne cesse de vous interpeler avec des positions avoisinant presque la défiance. Vous avez tenu à le maintenir dans votre groupe en lui confiant les destinées de la Médiature de la République, mais nous savons aussi que la carapace et les ailes de l’homme débordent de ce fauteuil. Et la conséquence de cette situation est que notre parti a mis en veilleuse l’un de ses meilleurs communicants. La vulgarisation de vos réalisations en souffre dans une certaine mesure. Les seuls débatteurs et/ ou communicants de notre parti que sont Mame Mbaye NIANG, Mimi Touré, Seydou GUEYE, Oumar YOUM et dans une certaine mesure Mamboye DIAO ne satisfont pas notre droit à la défense face à une opposition toujours plus agressive. Mais combien sont-ils les collaborateurs qui tournent autour de vous dont la mission est de défendre votre bilan ? Et selon certains amis de la presse, beaucoup de responsables politiques de l’APR déclarent leur absence de la région de Dakar lorsqu’ils sont invités sur les plateaux ou dans les rédactions.
Excellence Monsieur le Président, mon propos ne va pas dans le sens, hic et nunc, de vous faire porter toute la responsabilité de la monotonie et le silence dans lesquels se terre l’Alliance Pour la République à la base. Mais, je sais que vous êtes un leader éclairé capable d’anticipations vraies sur le réel et que vous ne manquerez pas d’inventer le sursaut nécessaire au replacement de votre ami et frère de combat Alioune Badara CISSE au cœur de votre dispositif en le réhabilitant, lui permettre ainsi de prendre ses responsabilités devant l’histoire. Le terrain politique n’appartient à personne, mais votre vision n’est pas compatible avec une démarche de sous-traitance multipolaire à outrance des prises de décisions et des activités de notre parti, sans cesse grandissant. Une seule sphère de décision politique nationale sous votre commandement, avec un leadership déconcentré: voilà ce que réclame vos militantes et militants, pour le bien de l’Alliance Pour la République, et pour le bénéfice exclusif d’un Sénégal uni et émergent.
Lamine Aysa Fall NDIAYE
Militant de l’APR (Thiès nord)
Less_ndiaye@yahoo.fr