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Contribution sur l’opportunité de l’abrogation ou non de la loi d’amnistie (Par Mika Ndiaye PASTEF Thiès-Ouest)

CONTRIBUTION :

Savoir pardonner : l’exception sénégalaise ! Et plus jamais ça !

Chères familles des victimes des évènements de mars 2021 à mars 2024 ;

Chers partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile ;

Chers frères et sœurs du parti politique PASTEF ;

Je sais qu’au moment où ma contribution paraîtra sur l’espace public, je recevrais les foudres de mes propres frères et sœurs du parti PASTEF et je comprendrais aussi sans doute celles des parents des victimes des malheureux évènements de mars 2021 à mars 2024.

Toutefois, je crois que nous sénégalais, nous ne devons pas tomber dans les nombreux pièges de l’abrogation totale ou partielle, ou encore de la loi interprétative de la fameuse loi d’amnistie de Macky SALL.

En effet, une série de questions m’a taraudé au sortir des législatives de novembre 2024 et au regard de la récente actualité, dans un contexte de Ramadan et de Carême :

  1. Sommes-nous plus patriotiques, plus méritants, et plus nationalistes que Mamadou DIA, Valdiodio NDIAYE, Ibrahima SARR, Joseph MBAYE et toutes les personnes décédées pendant les évènements de décembre 1962 ?
  2. Sommes-nous plus patriotiques, plus méritants et plus nationalistes que tous ces familles et victimes de la plus tragique catastrophe maritime mondiale, je veux nommer le naufrage du Bateau le DIOLA ?
  3. Sommes-nous plus patriotiques, plus méritants et plus nationalistes que tous ces millions de sénégalais qui sont dans l’urgence (accès à la santé, à la sécurité alimentaire, à l’éducation, à l’emploi etc.) ?

Pour répondre à ces trois questions, une seule réponse m’a paru adéquate : accordons-nous le pardon entre sénégalais, et plus jamais ça ! En réalité, comme aimait le dire le défunt Joseph NDIAYE, ancien conservateur de la Maison mythique et célèbre des Esclaves de Gorée, « l’histoire ne ment pas ». Dans l’affaire opposant le président Ousmane SONKO à l’ancien régime de Macky SALL, une première amnistie a été décrétée, au lendemain du 21 mars 2021. Il s’agit de la médiation sociale que nos vaillants, et valeureux chefs religieux (les différentes confréries islamiques et l’Eglise) ont initié et réussi. Cela a permis, d’une part, la libération conditionnelle d’Ousmane

SONKO, à l’époque, mais aussi, l’apaisement de notre pays qui était en train de basculer dans une guérilla, d’autre part. Faut-il le rappeler, pendant ces sanglants évènements, la gendarmerie et la police, chargées de veiller sur la sécurité publique, étaient complètement dépassées à tel enseigne que l’armée sénégalaise était venue à la rescousse. Beaucoup de vies humaines perdues, des dégâts matériels inestimables dans leur exhaustivité, la République frappée au cœur, « de soi-disant forces occultes prêtes à renverser le pouvoir politique en place » ; bref le Sénégal a failli basculé.

Mais hélas, nous sénégalais, nous sommes pour la plupart du temps très amnésiques. Comme l’avait rappelé l’ancien président Abdoulaye WADE, « si vous demandez à un sénégalais le menu de son diner de la veille, il va sans doute l’oublier ». Ainsi, nous n’avons pas sans doute oublier la médiation du vénéré Sergine Mountakha MBACKÉ, « qu’Allah lui accorde longue vie et accorde une longue à tous nos chefs religieux » ; qui avait demandé au Président Macky SALL, la relaxe d’Ousmane SONKO, mais en plus, avait déjà indemnisé la plupart des familles des victimes. Et ça, ni le Président Ousmane SONKO, ni les patriotes n’ont le droit de l’oublier. Tout ce qui s’est passé par la suite, n’a été que bataille et positionnement politique entre le PASTEF, ses alliés, l’APR et ses alliés, pour présider aux destinées des sénégalais, en mars 2024.

Que ce serait-il passé si nos chefs religieux n’avaient pas initié leur médiation, leur « amnistie » ? Je préfère ne pas répondre à cette question ni même penser à la réponse. Donc convenez avec moi que la première loi d’amnistie de facto, au sortir des évènements de mars 2021, est celle proposée par nos vénérés chefs religieux et appréciée à sa juste valeur par tous les Sénégalais.  Qu’Allah les rétribue de bienfaits pour avoir sauvé notre pays chaque fois que ce dernier est en train de sombrer. Comme l’avait rappelé l’émérite, le sage juge Kéba MBAYE, dans sa leçon inaugurale intitulée « l’Ethique aujourd’hui », prononcée le 14 décembre 2005, à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar : «dans le chemin de l’éthique, nous sénégalais, nous devons nous inspirer de celui où nous ont précédés des générations et des générations d’hommes que l’on appelle justement « hommes de bien ». A force de le suivre, ils ont transformé ce chemin en traditions dont ils nous proposent l’adoption. Certains de ces hommes, (ils ne sont pas nombreux), sont encore vivants. La décence m’oblige à taire leurs noms. D’autres, nombreux, nous ont quittés. Je cite parmi eux : Cheikh Omar Foutiyou, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassool, El Hadj Malick Sy, mon guide Sérigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, le Cardinal Thiandoum. Il y en a bien d’autres. Ils font que le Sénégal est une terre bénite. Ils nous ont appris non par de simples paroles mais par les actes de leur vie, ce qu’est le bien. Grâce à eux, nous savons parfaitement ce qui est bien en famille, ce qui est bien dans la rue, à l’université, dans les ateliers et les bureaux, dans la pensée et l’action, qu’elle soit politique ou autre. Nous savons que le travailleur doit travailler ; que l’éducateur doit éduquer ; l’étudiant étudier ; le gouvernant gouverner ; mais tous sous le contrôle de l’éthique, c’est à dire bien. Malheureusement, il arrive très souvent que nous empruntions un autre chemin que celui que nos anciens avaient choisi ; Eux avaient choisi le chemin de la foi, de la dignité, de l’honneur, du courage, de l’honnêteté, de l’humilité, de la tempérance, de la droiture, du respect d’autrui et du bien commun, du travail, de l’endurance et de l’amour de la nation. C’est certainement à leur présence spirituelle parmi nous, à leurs prières et à leurs bienfaits que Dieu nous épargne les malheurs qui s’abattent autour de nous de par le monde. Ils nous ont indiqué ce que doit être et nous savons très bien ce qui est éthique aujourd’hui. Mais nous nous en éloignons, comme s’il s’agissait d’un principe qui n’a plus cours, dans une société éminemment matérialiste, dominée par le seul souci de l’intérêt personnel, de l’enrichissement et de l’accumulation ». Chers compatriotes sénégalais, rappeler vous que quand le bateau le DIOLA a chaviré, sous l’emprise d’une colère inouïe, incontrôlable, les familles des victimes avaient convergé vers le palais de la République pour demander des comptes au premier que Dieu nous épargne les malheurs qui s’abattent autour de nous de par le monde. Ils nous ont indiqué ce que doit être et nous savons très bien ce qui est éthique aujourd’hui. Mais nous nous en éloignons, comme s’il s’agissait d’un principe qui n’a plus cours, dans une société éminemment matérialiste, dominée par le seul souci de l’intérêt personnel, de l’enrichissement et de l’accumulation ».

Chers compatriotes sénégalais, rappeler vous que quand le bateau le DIOLA a chaviré, sous l’emprise d’une colère inouïe, incontrôlable, les familles des victimes avaient convergé vers le palais de la République pour demander des comptes au premier des sénégalais de l’époque : le président Abdoulaye WADE. Le boulevard de la République était bondé de forces de défense et de sécurité prêtes à tous les sacrifices pour protéger notre République. Heureusement encore, nos chefs religieux, comme à l’accoutumé, ont joué la carte de l’apaisement, du pardon, de la foi. Ce qui nous a permis de dépasser ce douloureux évènement qui était due en grande partie à de la négligence humaine.

Tout cela pour dire simplement, nous ne devons pas faire moins que tous ces sénégalais qui ont su pardonner, éprouver, endurer d’une belle endurance et dépasser ces événements tragiques plus graves encore que ceux de mars 2021 à mars 2024.

Mais, plus jamais ça ! Et cela doit commencer sous le magistère du règne de DIOMAYE et de SONKO.

Cher Président de la république, cher Premier Ministre,

Même si cette loi d’amnistie constitue une incongruité juridique et politique qui fait suite au projet funeste du report de la présidentielle de mars 2024 par le Président Macky SALL, c’est à sa faveur que vous et des milliers de sénégalais ont été libérés. C’est grâce à elle que les sénégalais ont retrouvé leur unité, leur confiance, leur dignité et vous ont donné une victoire éclatante au premier tour, au soir du 24 mars 2024. Donc vous avez l’obligation d’accorder vous aussi votre pardon à ces sénégalais qui ont été entrainés dans cette bataille politique entre notre camp et celui de Macky SALL. Par contre, s’il y a une chose que vous pouvez faire c’est de prendre des mesures administratives vis-à-vis de tous ces fonctionnaires qui avaient pris des décisions administratives, juridiques et judiciaires manifestement illégales et qui ont failli conduire notre pays dans le désastre. Je présume encore, aujourd’hui, que beaucoup de ces fonctionnaires sont toujours dans l’administration et parfois à des niveaux de responsabilité insoupçonnés.

Président DIOMAYE, Premier Ministre Ousmane SONKO, l’avenir, le destin de notre pays vous appartient. Souvenez-vous que c’est grâce à la sagesse de nos chefs religieux, à leur intervention, et à la sagesse de nos compatriotes sénégalais que vous êtes arrivés au pouvoir.
Les sénégalais, dans le fin fond de notre pays, vous attendent avec impatience pour la résolution de leurs problème saillants (santé, sécurité alimentaire, éducation, transport etc.). Ne perdez pas votre temps avec ces sénégalais qui veulent vous faire perdre votre temps et nous faire perdre le nôtre en vous parlant d’abrogation totale, partielle ou de loi interprétative de la loi d’amnistie. La fameuse phrase du juge Kéba MBAYE, lors de l’installation du Président Abdou DIOUF, en 1981, est toujours d’actualité dans notre pays : « les sénégalais sont fatigués ».

Ainsi pour dépasser cette situation, je me permets de proposer les recommandations suivantes au Président de la République, son Premier Ministre et le Gouvernement :

  1. diligenter une enquête ouverte et transparente sur les événements de mars 2021 à mars 2024, en vue de situer les responsabilités sur les violations flagrantes des lois et des règlements du jeu démocratique et des libertés publiques ;
  2. identifier l’ensemble des familles des victimes de ces malheureux évènements et, à l’image de notre vénéré Al Mountakha MBACKÉ qui a déjà montré le chemin, dédommager celles-ci selon un montant forfaitaire, adéquat et convenable. Le même processus a été utilisé pendant le naufrage du DIOLA. NB :  Si des victimes ont laissé des enfants, il faudrait les ériger au titre de pupilles de la nation et les allouer les allocations y afférentes ;

faire l’audit de nos textes juridiques, administratifs qui gravitent autour de notre administration judiciaire (Cours et Tribunaux, Gendarmerie, Police, Administration pénitentiaire) pour corriger tous les abus, les voies de fait, les violations des droits de l’homme et prendre toutes les mesures correctives nécessaires afin de ne plus vivre de telles abominations ;

mettre en place un dispositif législatif, réglementaire, administratif et socio-culturel en vue de prévenir les dérives et les abus relevant de l’exercice du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.

Chers patriotes, les sénégalais nous attendent dans les urgences de toujours. A cet effet, nous nous devons d’être humbles, dignes et conscients de nos responsabilités vis-à-vis du peuple sénégalais, pourtant très résilient.


           Si le président Macky SALL, malgré toutes ses violations de droit de l’homme, de crimes commis sous son magistère est toujours prêt à aller concourir à des postes de responsabilité à l’international, ou même à demander un mandant politique aux sénégalais, laissons-lui avec sa conscience et avec DIEU, le Seul Maître des Destins !

Chers patriotes, soyez fiers de ce que vous avez accompli. Vous avez libéré le Sénégal ! vous avez cru au projet, et aujourd’hui, rien, ni personne, ni les oiseaux de mauvaise augure ne doivent nous détourner de l’essentiel : servir les sénégalais !

Qu’Allah renforce notre foi, notre piété, notre intelligence de dépassement, nous accorde prospérité et concorde en ce mois bénis de Ramadan et de Carême !

Vive le Sénégal !

M. Mika NDIAYE,

                                                 Enseignant, Juriste, Fiscaliste et Environnementaliste.

Secrétaire Administratif de la Section Communale de PASTEF Thiès-Ouest.

Email : ndiayemika2016@gmail.com

+221 77 535 59 48 / 76 489 62 89

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