Divergences à Thiénaba, la terre pollue l’atmosphère au sein de la famille maraboutique

Après le rappel à Dieu du défunt Khalif de Thiénaba Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Seck, les dissensions entre la famille commencent à surmonter encore à la surface. En effet, le choix de l’espace devant abriter la résidence promise par le Chef de l’Etat pollue actuellement l’atmosphère. C’est parce que le choix a été porté sur un site dont Serigne Gora Seck, fils de Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Seck, revendique la propriété. Et d’ailleurs sur le dit site, il est en train de construire une maison dont les travaux sont en cours d’achèvement. C’est pourquoi, c’est sans détour qu’il parle de manœuvres entreprises, pour affaiblir les fils du défunt Khalif.

Interpellé sur cette question, Serigne Gora Seck qu’il s’agit en réalité d’un espace que son défunt père avait donné l’autorisation de morcellement en parcelles à usage d’habitation. C’est ainsi que 6 parcelles ont été obtenues, la première lui ayant été attribuée, la seconde à un de ses nouveaux et les 4 autres à des talibés. En ce qui le concerne, il déclare qu’il a entrepris le processus de régularisation à travers le paiement des frais de bornage. Et c’est ainsi qu’il a commencé tranquillement à construire. Mais à sa grave surprise dit-il, alors qu’il est au stade du coulage, l’autorité administrative l’a sommé d’arrêter les travaux, pour défaut d’autorisation de construire. Mais en réalité dit-il, le prétexte est le Président Macky Sall leur a demandé un site pouvant abriter la résidence de Thiénaba et ils ont porté leur choix sur sa parcelle. Pour lui, c’est une injustice notoire et il appelle à l’Etat de prendre ses responsabilités, face à une telle situation.

D’après lui, si Thiénaba n’a toujours pas encore une résidence construite par le Chef de l’Etat, c’est par la faute de la famille de l’actuel Khalif, qui a toujours refusé que l’infrastructure soit érigée dans l’enceinte du domicile traditionnel du Khalif, arguant que ladite maison ne fait pas partie de l’héritage de Serigne Ahmadou Ndack Seck. La famille de l’actuel Khalif Serigne Abdou Rahmane Seck a toujours soutenu que le patriarche Ahmadou Ndack Seck, fondateur de Thiénaba, est décédé en 1894 et donc il ne saurait être le propriétaire d’un bâtiment construit en 1907. Elle ajoute que Serigne Momar Talla Seck père de l’actuel Khalif, a clairement relevé dans son testament que la maison ne faisait pas partie de l’héritage d’Ahmadou Ndack Seck. Mais certains membres de la famille pensent que ladite maison devrait appartenir successivement au Khalifat. Ce que les fils de Serigne Momar Seck ont toujours contesté, estimant que la maison a été construite sur fonds propres par leur père et par voie de conséquence, l’héritage leur revient de droit. Mais aucune des deux parties n’ayant de papiers justifiant sa position, le dossier qui a atterri devant le Procureur de Thiès le 5 novembre 2014, sur une plainte contre le défunt Khalif, a été suspendu par l’Etat. Donc pour Serigne Gora Seck, il n’est pas question d’accepter d’être dépossédé de sa parcelle, alors ceux qui ont orchestré cette affaire avait refusé hier que la résidence soit bâtie au domicile traditionnel, occupé par tous les Khalifs qui se sont succédés à Thiénaba

TALLA DIAGNE MAIRE DE THIENABA
« Il s’agit d’un espace public et personne ne peut brandir un papier valable, attestant sa propriété »

Pour Talla Diagne Maire de la Commune de Thiénaba, le site en question, devant abriter la résidence et d’autres infrastructures, est en réalité un espace public et personne ne peut brandir un papier valable, attestant qu’il lui appartient. Selon lui, il avait été morcelé à l’insu du défunt Khalif et celui qui revendique la propriété a commencé à y construire une maison, sans aucune autorisation. En ce qui concerne le projet de résidence, il affirme que l’actuel Khalif a consulté toute la famille sur le choix du site et tout le monde a donné son accord sauf Gora Seck. Et Pire encore, dès le lendemain, il est allé commencer à couler son bâtiment. Les dispositions administratives ont été prises pour l’arrêter et le lendemain, il a repris encore et la gendarmerie est intervenue
Mbaye SAMB ( l’AS)