L’homme était très malade ces temps ci semble-t-il . C’était notre aîné sur le terrain et dans les instances. Nous avons beaucoup appris à ses côtés, même s’il subsistait parfois quelques légers différends. Son expertise est indéniable, son expérience a fait le reste. Il vient en ce jour béni de vendredi, d’être rappelé au près de son seigneur SWT d’où il est arrivé, et auprès de qui nous retournerons tous, selon son décret inabrogeable.
Inspecteur des impôts de formation, Ministre de la République, Président de club et de fédération, footballeur emblématique et talentueux, que de vertus et de qualité réunies en un seul personnage. Cet événement douloureux intervient, alors que les lampions qui illuminaient les festivités relatives à la glorieuse victoire des lions à la can, ne sont pas totalement éteints.
Il n’y a point de hasard, cependant, selon Albert Einstein, c’est dieu qui se promène incognito, autrement dit c’est le nom qu’emprunte Dieu quand il veut passer inaperçu. Pour avoir joué un rôle précurseur et fondamental dans le développement et la montée en puissance de notre football, avec la création du premier centre de formation Aldo Gentina, après nous avoir gratifié d’une sublime finale contre la Tunisie à l’occasion des jeux de l’amitié en 1963 au stade Demba Diop, au cours de laquelle il rallia tous les puristes, en les éblouissant de son talent de leader, pour arriver à bout, avec l’apport il est vrai inestimable de son complice et ami, le vire voltant Demba Thioye, d’une formidable et entreprenante équipe Tunisienne, qui ne courba l’échine qu’au décompte des coups de pieds de coins loi 17 du football.
Ce fut notre premier sacre auquel ont également pris une part prépondérante Lamine Coura Guèye, Yérim Diagne, Bouba Diakhao, Souleymane Diop Jules, Domingo Mendy, Mamadou Samassa, Cheikh Thioune, Youssou Ndiaye, Yatma Diouk .
Sobre dans le port, humble dans le geste, mesuré dans la parole, l’homme était assurément fréquentable. Il ne pouvait tirer sa révérence, sans sacrifier par élégance au devoir de célébrer avec nous, ce pourquoi il s’est battu si longtemps et qui donnait un sens à sa vie, l’inscription de notre pays au fronton du football africain .
Ce fut fait et ce fut beau. Pour autant Souris n’était pas que cela . Il avait un sens sacerdotal de l’amitié, Amady Thiam, Darry, Magib Sène et tant d’autres, en attesteront aisément. Il était d’une générosité exemplaire et d’une magnanimité à toute épreuve. Il adorait par dessus tout sa maman, dont il prenait grand soin et sa famille qu’il assistait au delà de l’imaginable . Altruiste, il était disponible à souhait pour ses amis, à qui il ne refusait rien.
La perte est lourde, presque incommensurable surtout qu’elle intervient au moment où les larmes n’ont pas encore séché de pleurer Lamine Diack, cet autre géant de notre sport, arraché subitement à notre affection.
Sincères condoléances à la JA, son club de cœur et plus globalement aux sportifs sénégalais, mais aussi à son frère Magib Sène, aux anciennes gloires dont il était le président, à mon ami et frère Séga Sakho son neveu et à tous ses parents et amis, qui arrêteront difficilement de se souvenir et de pleurer .
Qu’Allah Souhana Wa Tallah le rétribue au centuple et l’agrée dans le meilleur des paradis. Condoléances fraternelles à mes collègues Badara Diop Malle Mbodj, Ndongo Diagne, Wagui Ndiaye, Pape Abdou Dieng, Pape Ndiaye Vezio, Alioune Badara Bèye et tous les dirigeants et supporters de la JA, qui exercent ou ont exercé au Ministère du Commerce
Ousseynou keita Ancien premier vice-président de la fédération sénégalaise de football
Ancien président du rail