Ibrahima Diagne Président du MESA « La politique, une honte pour certains, un gagne-pain périodique pour d’autres ».

Ibrahima Diagne Président du Mouvement pour l’Emergence et la Solidarité Active (MESA) avait fortement marqué sa présence sur le terrain politique à Thiès, à travers son mouvement « And Defar Thiès ». Après quelques années de pause de ses activités politiques, pour des raisons professionnelles, il est de retour sous la bannière du MESA. Mais pour lui, « la politique est presque devenue une honte pour certains, tandis qu’elle est un gagne-pain périodique pour d’autres». Entretien

Il est lu dans l’ambition déclinée, que le MESA marche sur les 2 pieds que sont, la politique et l’économie, pourquoi une telle option ?

Le Mouvement pour l’Emergence et la Solidarité Active (MESA) est né des cendres de « And Défar Thiès » Mouvement politique mis en place en 2003, avec une bonne expérience du terrain politique à Thiès les membres se sont retrouvés dans MESA qui est un Mouvement politique donc social, qui évolue aussi en prenant en considération les idées et les préoccupations de la population de Thiès à travers la production, la distribution et la consommation des biens et services en un mot l’économie. Nous avons des membres pour la cause politique et des membres pour la cause économique qui, je peux le dire sont essentiellement des jeunes et des femmes donc des couches vulnérables de notre société et qui représentent plus de 85 % de la population. Cette population nous a rejoint, pour porter le combat de trouver du travail décent, et surtout de trouver des activités génératrices de revenus, en un mot pour l’amélioration de leur condition de vie ; la jeunesse qui est l’espoir et surtout les femmes qui s’occupent du foyer et de la pérennisation de la famille ; elles étaient totalement absentes des activités génératrices de revenus. Aujourd’hui il n’est pas rare de voir la femme tenir le rôle de pourvoir aux besoins de la famille et même de prendre aussi en charge économiquement son mari, donc elle cherche de meilleure condition de vie sous le regard impuissant de ses enfants qui seraient prêts à tout, même se sacrifier pour soutenir leur maman, non sans raison vous pouvez comprendre notre option d’accompagner nos membres à dominante femmes et jeunes  sur la cause économique et par conséquent d’être une force de proposition et de transmission des souhaits de nos membres à l’équipe dirigeante du pays.

Quel est le constat sur le fonctionnement des organisations politiques classiques, qui l’a inspirée ?

Le MESA adhère aux actes économiques dans les idées politiques qui est en partie le libéralisme, le MESA est inspiré par le libéralisme et se veut une force de contribution, dans l’offre politique au Sénégal. Nous tous constatons l’engouement de la population à faire de la politique autrement, et surtout chez les jeunes et les femmes. Nous ne soutenons pas le fait de faire de la politique, pour soutirer quelques subsides dans les animations politiques et de vendanger son vote le jour de l’évaluation. Nous sommes une force de proposition, pour une meilleure prise en compte de nos constats et propositions de solutions, pour le meilleure devenir de nos membres, en gros de la population.

Présente-t-elle toutes les garanties d’une politique autrement ? Et comment comptez-vous la mettre en mouvement avec ces groupements de femmes de Thiès ?

Au Sénégal, faire de la politique est presque devenu une honte pour certains. Pour d’autres un gagne-pain périodique, ce faisant devant l’absence totale de conviction, notre mouvement est une alternative pour faire de la politique autrement, mais surtout trouvez des solutions durables aux inquiétudes des populations devant la pauvreté qui détruit la famille, et l’aventure qui n’est qu’inconfort et insécurité. Déjà nous organisons les groupements de femmes et de jeunes en GIE et nous leur trouvons des formations dans les secteurs de la transformation et de production de biens et services, nous leur cherchons de machines afin de produire de façon industrielle mais de petite envergure des produits aux normes internationales à mettre à la disposition des populations de proximité les produits de base nécessaires au quotidien des familles. Pour les jeunes aussi, nous les encadrons à mettre en place des GIE pour engager des travaux décents et activités génératrices de revenus ou leurs gains dépassent largement le SMIG

Quel impact cette initiative peut elle avoir par exemple sur le phénomène de déménagement irrégulier de la jeunesse vers l’Europe ?

Nous sommes tous meurtris de ce qui se passe déjà sur le déménagement irrégulier de la jeunesse et sur la perte incommensurable de vies. Nous l’avons dit plus haut, devant les difficultés de la femme, socle du foyer qui se bat pour nourrir la famille sous les yeux de son enfant incapable de l’aider ; et au fil du temps l’enfant, le jeune se jette dans l’aventure. Un grand homme disait « le lait on le donne à son enfant ». Aidons nos jeunes à trouver des solutions, invitons les à bâtir le pays, invitons à travailler pour le Sénégal, les solutions existent largement et à foison et surtout à la portée du Sénégal pour lutter contre ce phénomène ;aidons les femmes qui sont très entreprenantes à faire de petites industries produisant des biens aux normes internationales en vente pour l’amélioration nette de leur condition de vie et de mieux assurer le rôle dévolu de nourrir la famille. Prenons l’exemple de l’Italie ou de l’Egypte où presque dans chaque famille y’a une petite industrie de transformation créatrice de revenus.

Mbaye SAMB