D’après l’ordonnance de renvoi, la nommée Tanh Nguyen Thi (propriétaire de l’hôtel Hong Kong) a informé, le 29 janvier 2014, le commandant de la brigade de Gendarmerie de la Foire de la découverte d’un cadavre dans son établissement. Le transport effectué sur les lieux a permis aux gendarmes enquêteurs de découvrir dans la chambre 6, le corps sans vie du sieur Gaetano Uva, gisant dans une mare de sang, les deux bras écartés et attachés chacun à un des pieds du lit, les pieds joints et ligotés avec un morceau de tissu déchiré du drap du lit et les yeux bandés avec le même drap.
Selon le certificat de genre de mort, il est décédé suite à des plaies multiples occasionnées par arme blanche tranchante. Grâce à la réquisition adressée aux opérateurs de téléphonie mobile, les enquêteurs apprennent que le défunt a eu une conversation téléphonique avec Aminata Ba.
Entendue, la dame soutient qu’elle a reçu un appel de Uva depuis Saint Louis, pour réserver une chambre à l’hôtel Hong Kong. Elle s’est rendue sur place pour l’accomplissement des formalités auprès du réceptionniste. Vers les coups de minuit, raconte Aminata Ba, le réceptionniste Ambroisse Assine l’a appelée pour lui faire part de l’invitation de Uva à le rejoindre. Mais elle a décliné, promettant de repasser le lendemain.
Interrogé à son tour , le réceptionniste Mamadou Alioune Sow renseigne que Ngoné Diokhané est venue rendre visite à Uva vers minuit. Sow raconte que Ngoné Diokhané lui a demandé d’aller lui acheter une pizza, il a dit non. C’est que son interlocutrice est remontée dans la chambre avant de redescendre peu de temps après. Le lendemain à 9h, au moment de sa passation de consigne avec Ambroisse Assine, la demoiselle n’était toujours pas redescendue.
«A 15h mon collègue m’a informé que Ngoné Diokhané a quitté les lieux à 10h et que Uva n’était toujours pas sorti. Il en a fait part à la directrice de l’hôtel. Et ensemble, ils ont découvert le corps sans vie de Uva», explique Mamadou Sow. Pour les besoins de l’enquête, Ngoné Diokhané est auditionnée. «Je suis venue avant minuit, il m’a donné 5.000 Fcfa pour que j’achète de quoi manger . Je suis retournée dans la chambre et nous avons entretenu des rapports sexuels, il m’a offert deux robes et un téléphone portable.
Le lendemain à 9 heures, je suis partie. Je l’ai appelé vers 15h, mais il était injoignable», raconte-t-elle.
NGONE DIOKHANE : «LE RECEPTIONNISTE M’A PROPOSE DE RENDRE INCONSCIENT MON COPAIN, POUR LUI SOUTIRER DE L’ARGENT»
Entendue une seconde fois, Ngoné Diakhaté affirme que lorsqu’elle est descendue récupérer sa carte d’identité, le réceptionniste Ambroisse Assine lui a proposé sa collaboration, car l’hôtel reçoit beaucoup de clients de race blanche qui ont besoin de compagne. «J’ai trouvé la proposition intéressante et je lui ai remis mes coordonnées. A la suite de cela, Assine m’a demandé de rendre inconscient mon copain pour lui soutirer de l’argent», dit-elle.
C’est ainsi qu’Assine est monté, poursuit-elle, avant de revenir pour lui remettre 500 euros et le téléphone portable de Gaetano. «J’ai bousiller le téléphoné avant de le jeter à la poubelle. J’ignorais qu’Assine allait le tuer . Ce n’est qu’à la gendarmerie que j’ai appris la mort de mon copain», affirme-t-elle. Toutefois, Ambroise Assine a rejeté en bloc les déclarations de Ngoné Diokhané même s’il reconnait que, compte tenu de la forte corpulence de la victime, seul un homme est capable de tuer de la sorte Uva. Et il est conscient qu’il était le seul homme dans l’hôtel.
source l’AS