Déclaration Papa Alioune Diallo (GOLERIA/SEUYOU NDAW ÑI)
A l’aube du 2 avril, nous sommes témoins d’un tournant constitutionnel sans précédent au Sénégal. Le président Macky Sall, par son acte d’annulation de l’élection présidentielle, entre en contradiction flagrante avec les principes fondamentaux de notre Constitution, ouvrant une période d’exercice illégal du pouvoir.
Selon l’article 1 de notre Constitution, « La souveraineté appartient au peuple », qui l’exerce à travers ses représentants élus ou par voie de référendum. En annulant l’élection présidentielle, le président usurpe cette souveraineté, s’arrogeant un pouvoir qui ne lui est pas consenti par le peuple, en violation directe de cet article.
L’article 27 stipule clairement que « la durée du mandat du Président de la République est de cinq ans ». Toute prorogation de ce mandat, sans passer par le vote populaire, constitue une transgression de ce principe. À partir du 2 avril, le président Sall, sans légitimité électorale renouvelée, se maintient au pouvoir en toute illégalité, défiant l’ordre constitutionnel établi.
Le principe de séparation des pouvoirs, pierre angulaire de notre démocratie, est également bafoué. En usurpant le pouvoir législatif, le président empiète sur la compétence de l’Assemblée nationale, seule habilitée à modifier le cadre électoral, selon l’article 60 de notre Constitution.
Nous nous trouvons donc devant une violation manifeste de la Constitution, qui représente un danger pour la démocratie et l’État de droit au Sénégal. Il est du devoir de chaque citoyen, de chaque institution de l’État, de défendre les principes républicains contre cette usurpation. Pour la République, au nom de la nation, nous ne saurions tolérer cet affront à notre démocratie.