Son Excellence Président Macky Sall !
C’est l’heure de préparer vos bagages et sortir par la grande porte.
Le Président Macky Sall a un bilan matériel élogieux qui l’inscrit honorablement dans les registres indélébiles de l’histoire. Toutefois, son bilan immatériel qui n’est pas des meilleurs risque d’entacher son œuvre exceptionnelle avec la probabilité qu’il tire sur la corde pour une troisième candidature.
Me Abdoulaye Wade avait vanté les remarquables performances de son ancien Premier ministre qui avait su concrétiser ses éléphants blancs. Président de la République du Sénégal depuis avril 2012, Macky Sall s’est inscrit dans la même dynamique que son prédécesseur comme étant un grand bâtisseur. En termes de bilan, on peut dire qu’il a fait mieux que les anciens Présidents Senghor, Diouf et Wade réunis. Au moment où beaucoup d’économies se sont effondrées,le Président Sall a su faire face à la pandémie de la Covid-19 et ensuite au conflit Russo-Ukrainien qui ont plombé toutes les projections de croissance de l‘économie mondiale.
Avec la prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de notre pays chiffrée à 10,1% en 2023, le panier de la ménagère sera bien fourni lorsque le Sénégal entrera pleinement dans l’ère de pays producteur de pétrole et de gaz.
Un bilan immatériel entaché par la probabilité d’une 3e candidature
Si Me Wade a démarré la construction de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), il faut attribuer son parachèvement au Président Macky Sall. L’AIBD et l’autoroute à péage ILA Touba figuraient parmi les raisons fondamentales qui avaient poussé Me Wade à briguer un troisième mandat. Aujourd’hui, le Président Sall pourrait bien chercher un troisième mandat pour être au coeur de l’exploitation du gaz et du pétrole découvert sous son magistère notamment les puits pétrolier (Sangomar) et gazier (Grande Tortue Ahmeyim/GTA),«Yakaar Téranga», etc. Le Président Sall a le mérite d’avoir apporté sa pierre à la construction du Sénégal. Néanmoins, il doit partir et comprendre qu’il peut avoir une vie meilleure après la Présidence de la République.
L’idée d’une troisième candidature a fini de placer le Sénégal dans un climat social extrêmement tendu. Le Président Macky Sall ferait mieux de renoncer à ce projet périlleux pour s’être farouchement opposé à la candidature de Me Wade en 2012. Certes, son second mandat a été plombé par la Covid-19 et le conflit Russo-Ukrainien, mais cela ne doit pas être un prétexte pour transgresser le principe démocratique de deux mandats consécutifs pour lequel il s’est battu avec Idrissa Seck, Moustapha Niasse, Malick Gakou, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, Elène Tine, Alioune Tine, feus Ousmane Tanor Dieng et Amath Dansokho, afin de l’inscrire dans notre Constitution. Comme ce fut le cas pour Me Wade, le Conseil Constitutionnel pourrait valider la candidature du Président sortant. Toutefois, elle s’oppose à l’éthique et à la morale. C’est juste une question d’élégance républicaine.
Les hommes politiques ont-ils le droit de prendre des engagements qu’ils ne respectent pas? Quelle image renvoient-ils à notre jeunesse à qui nous apprenons dès le bas âge de toujours dire la vérité et de respecter la parole donnée. Macky Sall a dit et écrit qu’il en était à son second et dernier mandat. Mieux encore, il avait précisé urbi et orbi que: «cela soit un mandat de 7 et ensuite de 5 ans, il faudra partir ». On peut donc espérer qu’il va respecter sa parole et libérer le Sénégal des velléités de tension qui endeuillent nos familles surtout dans le cadre des affaires judiciaires opposant Ousmane Sonko et le ministère public.17 morts, c’est un bilan assez lourd à porter dans la conscience. Le Président Sall n’est concerné ni de près ni de loin par cette affaire de mœurs. Il n’a pas ligoté Ousmane Sonko pour le conduire manu militari à Sweet beauté. Le leader de Pastef est le seul responsable de ses déboires judiciaires. Exerçant la puissance publique, le ministère de l’Intérieur a fourni à la Justice les moyens sécuritaires nécessaires pour faire convenablement son travail.
Aujourd’hui, le Président Sall détient la clé de la décrispation de cette situation de feu. La justice est débordée et les institutions (Assemblée nationale et CESE) sont instables. Malgré un bilan matériel satisfaisant, il gagnerait à ne pas se présenter à la prochaine présidentielle au risque de subir la même déconvenue que Me Wade en 2012. Les résultats mitigés de Benno bokk yaakaar (BBY) aux Locales et aux Législatives 2022 constituent un indicateur fort par rapport à la désaffection qu’il y a entre Macky Sall et son peuple. Les ménages souffrent affreusement. Les fonctionnaires de l’Etat en général et les enseignants en particulier qui ont le plus bénéficié des faveurs du régime en place pour avoir eu des augmentations de salaires inédites sont, en majorité, contre Macky Sall. Il doit donc éviter de trop tirer sur la corde avec la probabilité d’une troisième candidature controversée.
Quand bien même reconnaissons lui le mérite d’avoir doté notre pays d’infrastructures et d’outils modernes. On peut citer le train express régional (TER), le bus rapid transit (BRT), le stade international Abdoulaye Wade, le port de Ndayane en construction, le port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou, la modernisation des cités religieuses, les 100 000 logements, etc. Après avoir réalisé ILA Touba, le Président Sall a engagé la construction de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack dont l’achèvement est prévu en 2025. Lors du conseil des ministres décentralisé à Thiès, il a procédé au lancement des travaux de l’autoroute à péage Dakar-Tivaouane-Saint Louis. Il a réussi à connecter le Sénégal et la Gambie avec la construction du pont de la délivrance Farafenni. Le pont à péage Nelson Mandéla de Foundiougne permet de désenclaver la région de Fatick et facilite les échanges entre Dakar et Banjul.
Face à une agriculture fortement impactée par la COVID-19, le Président Sall a mis en place le Programme agricole pour la Souveraineté alimentaire durable (PASAD), les agropoles Nord (Louga, Matam et Saint Louis), Sud ( Ziguinchor, Sédhiou et Kolda), centre (Kaolack, Fatick, Kaffrrine et Diourbel), Ouest (Sandiara et Nguéniène) et Est (Kédougou et Tambacounda)
Pour atteindre l’autosuffisance en moutons, il a intensifié leProgramme national d’autosuffisance en moutons (PRONAM) qui contribue largement à fournir les ménages en période de Tabaski.
Le pôle urbain de Diamniadio, une métropole en devenir
Des terres nues de Diamniadio, Macky Sall a réussi à créer une ville neuve dotée d’un pôle urbain sous maîtrise d’ouvrage déléguée de l’Agence d’Aménagement et de Promotion des sites industriels (APROSI). Le pôle urbain de Diamniadio abrite l’Université Ahmadou Makhtar Mbow, Dakar Aréna, la sphère ministérielle Ousmane Tanor Dieng, le centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD). Plusieurs entreprises se sont installées au niveau du Domaine industriel de Diamniadio.
Dans le secteur de l’Energie, on note une excellente amélioration du réseau électrique avec la construction de plusieurs centrales électriques, solaires, éoliennes à Malicounda, Taïba Ndiaye, Thiès, ect. Les coupures d’électricité intempestives sont de vieux souvenirs. Parmi les projets phares du Président Sall qu’il va laisser derrière lui figurent en bonne place la revitalisation du chemin de fer Dakar-Tambacounda, la connexion de l’AIBD à Thiès par le TER, le parachèvement des aéroports régionaux.
Dans le volet de la santé, il faut noter la construction des centres de santé (CS) de Sakkal, des centres de dialyse de Ndioum, Kaffrine, Kolda et Sédhiou, des centres de traitement des épidémies (CTE) de Dalal Jamm et du service des maladies infectieuses (SMI) de Fann , des centres de santé de Passy, Coki, Keur Momar SARR, Gandiaye, la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec (HALD), la construction et l’équipement del’EPS 4 de Saint-Louis, de l’EPS 3 de Tivaouane, l’EPS 2 de Mbour, etc.
En ce qui concerne l’enseignement Supérieur, le Président Sall a fortement densifié la carte universitaire avec la construction des Classes préparatoires aux grandes Ecoles (CPGE) sur le site de l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT), de l’Université Amadou Makhtar Mbow (UAM), l’innovation majeure avec la construction des instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP) à Thiès, Richard Toll, Matam, Bignona et Diamniadio. Il est prévu la construction d’un Isep dans chaque département du Sénégal en fonction des spécificités de la localité.
Le Président Sall peut mettre à son actif les travaux d’extension dans les campus social et pédagogique des Universités Gaston Berger, Cheikh Anta Diop, Iba Der Thiam, Assane Seck pour accroître leurs capacités. Il a lancé le projet de création de l’Université Souleymane Niang (USN) de Matam et de celle du Sénégal Oriental (USO).
En matière de fourniture d’eau potable,l’usine de traitement d’eau de Keur Momar Sarr (KMS3) alimente plusieurs localités du pays traversées et principalement la région de Dakar.
Par rapport à la protection sociale, le Président Sall a initié la carte d’égalité des chances, les bourses de sécurité familiales, les opérations de transferts monétaires en faveur des ménages du Registre national unique (RNU).
Les réalisations du Président Sall sont loin d’être exhaustives.
Ousseynou Masserigne GUEYE
Expert en Communication et Relations publiques