Reconstruction, la recette du Président Ousseynou Kéita pour faire rebondir le PS

Il n’existe pas de panacée pour rebondir.

L’usure du temps, la corrosion du pouvoir et les contorsions normales d’une fin de cycle parviennent toujours et de manière implacable et imprévisible à bout de toute association privée . Et le PS en est une au regard de la loi précisément du code des obligations civiles et commerciales.

L’intelligence humaine l’expertise des hommes n’y peuvent rien . Il faut donc dépasser les accusations tendancieuses,   les stigmatisations grossières l’auto flagellation destructrice et surtout éviter de faire  porter de manière loufoque le chapeau à d’autres ou de vouer aux gémonies des cibles vulnérables. Personne n’est responsable de la situation que nous vivons en même temps que nous le sommes tous paradoxalement.

Cette situation gravement dégradée, il est vrai, découle en partie des conséquences de nos choix parfois égarés et de nos orientations quelquefois discutables , depuis l’avènement de la première alternance et notre arrimage à BBY. C’est aussi l’aboutissement inéluctable d’un processus dégénératif irréversible dont il faut prendre acte froidement et passer sans préjugé et sans précipitation à la phase suivante .

Au terme  de constat et d’évaluation pragmatique, ressortissent à nos yeux,  des  obligations auxquelles il faudrait absolument se soumettre pour amorcer une grande entreprise volontariste de revivification de notre parti. Cette chaude actualité mérite de polariser toutes les attentions et devient plus important plus stratégique et plus utile,  que de s’attarder fiévreusement au risque de   s’enliser inévitablement ,  dans des indexations injustifiées et vexatoires des querelles infantiles inopérantes et de surcroît contreproductives .

Sous le rapport des préalables ci-dessus l’appel à la reconstruction trouve sa signification et tout son intérêt en ce sens qu’il invite à la réflexion lucide prospective dont le déficit aujourd’hui plus que par le passé serait hautement et lourdement préjudiciable à notre parti. Les lignes doivent bouger et les principes fondateurs de la relance  clairement définis.

Il faudra tenir compte cependant de l’environnement et du nouveau paradigme. Les dernières élections présidentielles et législatives ont définitivement sonné le glas d’une certaine classe politique poussée à la sortie par l’usure du temps et corrélativement, l’inadéquation d’un discours obsolète incompris qui se heurte brutalement à l’intransigeance d’une fracture sémantique créée  en opposition, et qui rend improbable, inaudible tout dialogue civilisé apaisé et constructif.

Pour faire face à ce nouvel ordre politique agité et irrévérencieux les partis comme le nôtre sont obligés de remettre en cause certaines certitudes de s’adapter ou de disparaître. A cet effet il est impérieux de remodeler  notre organisation adossée à des  structures qui sont passées de mode . Elles ne sont pas adaptées au contexte actuel . Elles sont devenues désuètes et ne répondent plus aux contingences nouvelles . Il faut avoir l’intelligence de les suspendre pour le moins , dès lors qu’elles ne répondent plus à nos préoccupations d’émancipation et nous pèsent plutôt comme une chape de plomb.

Des structures plus souples mieux adaptées à la situation s’imposent. On pourrait peut-être imaginer une organisation qui s’articulerait autour d’un comité national de pilotage qui pourrait regrouper une vingtaine de membres dirigés par un triumvirat issu d’une classe médiane se situant entre les anciens et les jeunes. Les jeunes seraient  évidemment bien représentés dans ce comité. Et il faudrait aussi dans une première étape éviter de faire de la gestion de ce comité une affaire individuelle. Le comité national édifiera des groupes de réflexion et de travail sur la refonte des textes, l’élaboration d’un programme d’activités et d’animation du parti etc…
De la même manière   des comités régionaux et départementaux de pilotage seront créés à l’image du comité national avec une bonne présence des jeunes et des femmes.

Le comité national de pilotage et les comités régionaux et départementaux de pilotage auront durant la période de transition  la charge de diriger le parti et seront investis des prérogatives  habituellement dévolues aux instances régulières auxquelles ils se substituent. Le comité national procédera par ailleurs à l’installation des comités régionaux et départementaux . Ce qui en soi constitue un bon programme d’animation.

Les comités régionaux et départementaux se chargeront de recruter des jeunes lycéens et universitaires , pour renouveler  nos effectifs de jeunes militants , et organiseront des rencontres périodiques d’animation et de formation à leur endroit.Les thé débat sont plus simples et mieux adaptés à cette tâche. Ils devront être institués tués de manière régulière avec des thèmes choisis, bien précis,  pour servir de cadre d’échange et de dynamique de groupe , et leur inculquer  les techniques de débat contradictoire,  le sens de la repartie tout en structurant et renforçant  leur esprit critique.

L’école du parti devrait reprendre ses activités en organisant des sections de formation périodiques et régulières à l’attention des jeunes recrues des établissements scolaires et universitaires. Bien entendu ces mesures se sont pas antinomiques de toutes initiatives individuelles ou collectives intégrées visant à développer ou à renforcer le parti.

Un congrès dont les contours et modalités devraient préalablement être définies pourraient se tenir après deux années de fonctionnement pour approuver les nouveaux textes, adopter les nouvelles structures  et installer le nouveau  patron du parti avec son équipe pour mettre fin à la transition et rendre visible le nouvel homme fort du parti, le leader que l’on s’évertuera tous ensemble à vendre l’image pour le préparer aux joutes futures.

Nous ne devrions pas non plus exclure de nous ouvrir à la gauche traditionnelle  dite plurielle, à nos camarades qui nous avaient quitté et qui veulent rentrer à la maison , si tant est,  qu’ils adhèrent à nos principes et règles, à toute personne éprise des idéaux socialistes d’équité de justice sociale et de solidarité agissante et qui souhaitent se joindre à nous.

Ces nobles principes,  intrinsèques au socialisme des pères fondateurs demeurent le terreau fécond qui continuera de l’alimenter de sa sève nourricière vivifiante et intarissable . La lucidité nous indique que notre tâche ne sera pas de tout repos et devra donc s’inscrire dans la durée et se décliner méthodiquement patiemment et obstinément. A ce titre aucune contribution aucun apport ne sera de trop. Pourquoi bouder dès lors, les interessantes opportunités que nous offre notre appartenance au camp socialiste et par voie de fait à l’international socialiste?

Est il raisonnable par simple effet de mode de les vendanger imprudemment et impudiquement . Les grandes démocraties sont bipolaires et  se repartissent les deux courants économiques qui gouvernent le monde,la voie socialiste et la voie libérale. Ce qui leur procure une stabilité quasi pérenne et leur procure une alternance apaisée et régulière en  leur épargnant les affres et vicissitudes de la transhumance destructrice et avilissante .

Gardons notre acronyme et travaillons sans relâche dans la paix la solidarité et la concorde , car la reconstruction ne  résultera pas d’une panacée qui nous tomberait du ciel.