La Nouvelle Société Textile du Sénégal (NSTS) était jadis une industrie stratégique sur le plan de la croissance économique locale et de la création d’emplois à Thiès. C’est ainsi que le spectacle était désolant, à la suite de sa fermeture en 2001, avec l’envoi au chômage 400 pères de familles. Des initiatives de relance sont déployées plus de 15 ans après, mais depuis lors, l’activité tarde à atteindre sa vitesse d’antan. Pourtant en pleine capacité, la NSTS transformait entre 2000 et 3000 tonnes de coton par an et assurait la fabrication de 10 millions de mètres de tissu. D’où un impact important dans l’emploi.
Pendant ce temps, les statistiques de l’Agence Nationale, indiquent une légère hausse par rapport au taux de 19,5 % observé à la même période en 2023, soit une augmentation de 0,8 %, au troisième trimestre de l’année 2024. Si la capacité d’enrôlement de la NSTS est mise à profit, cette tendance peut connaître un recul, avec la possibilité de création effective de 1.000 emplois. Mais, des obstacles juridiques se dressent devant cette volonté et sont en train de mettre en péril cette ambition qui est de nature, non seulement à enrôler un nombre important de jeunes et de femmes, mais aussi à créer les conditions optimales d’une relance de l’industrie textile du Sénégal.
En tout cas, Ibrahima Macodou Fall Directeur Général de la NSTS a pris l’engagement, à la suite d’une visite des de Dr Babacar Diop Maire de la ville de Thiès, suivie d’une foire du prêt à porter « made in Sénégal, pour promouvoir le consommer local dans ce domaine, de créer 1.000 emplois, au niveau des trois unités de production, dès que cette obstacle juridique sera levé. Selon lui, ce contentieux découle de la rupture unilatérale et Illégale du contrat de location gérance des usines de la Société des Textiles de Kaolack (SOTEXKA), qui liait l’Etat et la NSTS. Il rappelle que c’est en 1997, dans le cadre du processus de privatisation de la SOTEXKA, que la NSTS avait pris le contrôle des usines de la SOTEXKA de Kahone et de Louga, dans le cadre d’un contrat de location gérance. Il explique ensuite que c’est en 2006, qui le contrat qui devait arriver à terme en 2012, fut résilié de manière abusive par l’Etat du Sénégal. Il ajoute que c’est ainsi que « l’exploitation des usines fut transférée à des Tiers, alors que le Groupe NSTS avait déjà investi Plus de 10 milliards cfa, pour finir le montage des usines, leur démarrage et la modernisation des équipements industriels. Depuis lors, la NSTS réclame à l’Etat le remboursement des investissements réalisés dans les usines. La NSTS réclamait 20 milliards à l’Etat, 10 milliards de remboursement des investissements et 10 milliards de réparation du préjudice subi. Le Président Macky Sall avait demandé de surseoir aux procédures judiciaires engagées, et de trouver une solution amiable au règlement du contentieux. Le règlement à l’amiable, n’a pas encore abouti, car un accord n’avait pas été trouvé entre l’Etat et la NSTS, sur la valeur de reprise des investissements effectués par le Groupe NSTS dans les usines de la SOTEXKA, déterminée par un expert désigné par l’Etat ».
Mais, fait savoir Ibrahima Macodou Fall, le Groupe NSTS a rejeté les conclusions du rapport, avant de solliciter l’arbitrage du Président de la République Macky Sall. Il souligne pour s’en désoler, que l’Etat du Sénégal a repris les usines de la SOTEXKA sans aucune contrepartie des investissements effectués, qui sont toujours en suspens dans les comptes de l’entreprise. Et pourtant dit-il, en reprenant les usines de la SONACOS, le même « Etat du Sénégal a versé au Groupe Advens, un montant de 7 milliards de Fcfa, alors que les investissements effectués dans la SONACOS sont dérisoires ».
Aujourd’hui, la balle est dans le camp de l’Etat du Sénégal, qui a tous les leviers pour débloquer la situation, et aller dans le sens de la création d’un millier d’emplois. C’est important dans ce contexte par des spectacles désolants, de jeunes en quête d’avenir, qui se ruent vers les centres de dépôt de dossiers dans le cadre de la migration circulaire en Espagne. La première relance des activités de la NSTS, jadis fleuron du tissu industriel au Sénégal a eu lieu, après 15 ans de traversée du désert, grâce à un protocole d’accord entre l’État du Sénégal, la Banque Nationale pour le Développement Économique (BNDE) et la NSTS, notamment avec sa filiale Filature et Textile de Thiès (FTT). D’ailleurs 4 ans après, le processus de relance avait reçu un premier coup de massue lié à la non disponibilité d’un fonds de roulement, ce qui avait occasionné un arrêt technique. La solution globale pour tourner définitivement cette page et remettre l’entreprise dans une pente ascendante passe forcément par la levée de la contrainte majeure consécutive au contentieux judiciaire