Les contingences politiques du moment et les désidératas qui se manifestent ainsi que les frustrations qui les accompagnent poussent depuis quelque temps certains camarades socialistes peut-être nostalgiques des postures commodités et opportunités jadis sous-jacentes à l’exercice de la totalité du pouvoir qui nous revenait et outrés par les comportements stigmatisants et clivants de nos alliés à bien des égards, à se radicaliser enfonçant le bouchon jusqu’à exiger avec véhémence notre retrait sans condition ni préavis de la coalition BBY.
En outre, ils réclament concomitamment avec fracas d’ailleurs que le parti socialiste présente son propre candidat aux élections présidentielles de 2024 avec en filigrane personne n’est dupe cependant d’hypothétiques retrouvailles dans le but de bonifier ceux là même qui nous ont abandonné au guais avec vacarme et mépris dans un dessein d’humiliation en leur confiant dans la veulerie la plus abjecte l’étendard et le destin du parti.
Rappelons que notre présence dans cette coalition résulte d’un choix pragmatique délibéré effectué en son temps par la direction du parti qui avait alors entrepris sous la houlette de son secrétaire général notre défunt camarade Ousmane Tanor Dieng après en avoir référer aux structures de base conformément à nos statuts et règlements, et pour des raisons tenant à la réalité de la gestion de notre parti dans des conditions que nous souhaitions valorisantes d’y participer en qualité de co fondateur après examen minutieux et évaluation pragmatique de l’environnement politique et social par rapport à nos objectifs immédiats et futurs. Nous venions en effet de passer dix longues années dans l’opposition pour un parti qui a exercé l’entièreté et l’exclusivité du pouvoir pendant plus de deux générations avec toutes les conséquences qui en ont découlé en terme successif d’avantages puis d’indigence en subsides et moyens indispensables au fonctionnement régulier et sous ses différents aspects d’un parti de la dimension et de l’envergure du nôtre.L’option volontariste et visionnaire de OTD nous aura permis tout de même de maintenir notre parti en vie et même de le revivifier malgré les défections fracassantes inattendues surprenantes et avilissantes intervenues dans la douleur par le départ incongru de caciques qui n’ont pas hésité un seul instant à regagner de manière honteuse les prairies adverses pour conserver les avantages acquis que notre nouvelle posture ne nous permettait plus d’assurer.
Ce choix intelligent et judicieux nous a permis d’avoir des ministres dans les différents gouvernements qui ont été constitués des députés présidents conseils régionaux maires conseillers municipaux des PCA des directeurs de cabinets des directeurs de services des chefs de cabinets des attachés de cabinets des conseillers techniques de jeunes camarades promus à d’importantes fonctions bref une panoplie de postes dégagés à cet effet et occupés par des camarades qui recouvrent ainsi pour certains l’opportunité de s’affirmer pour la première fois en servant leur pays d’affûter leurs armes pour les missions à venir tout en participant activement au fonctionnement à l’animation et au développement du parti ,nonobstant les aides multiformes accordées à des responsables et militants du parti de manière régulière sous le bénéfice de la gestion du haut conseil que nous avons l’avantage de diriger depuis sa création.Bien sûr les besoins à satisfaire sont énormes et les disponibilités minces telle une peau de chagrin .
Il s’avère aussi indubitablement que la politique sous nos cieux requiert à l’évidence des moyens importants et récurrents. Le leadership ne se décrète pas ni ne se décline en terme de background ou de beaux discours ou même de propagande tonitruante quelque élaborée et soutenue qu’elle soit mais d’abord et avant tout en promptitude et en capacité à prendre en charge les préoccupations des militants et seulement après , l’aptitude à assumer les responsabilités administratives et structurelles qu’il inclut. Il s’y ajoute que la nature n’a conféré à personne le droit de diriger les autres.
D’où encore une fois toute la pertinence de nos choix initiaux et l’absolu prudence à observer dans d’éventuelles tentatives de divorce ou de rupture. Par ailleurs il ne fait point de doute que Macky sera candidat à sa propre succession sous le seau ,selon l’angle d’attaque choisi, d’un troisième ou d’un deuxième mandat , peu importe. Il convient d’en tirer sans démagogie avec courage et en toute objectivité toutes les conséquences qui pourraient en découler en terme d’avantages de perspectives ou à contrario d’encombres de difficultés et de promiscuité pour notre parti selon que l’on poursuive ou pas le compagnonnage .
Il reste évident que si l’on ne s’y retrouve plus le mieux est de rompre les Amarres si le Parti en décide ainsi; Et ce faisant pour être logique et cohérent avec nous mêmes et dans le souci de préserver notre dignité et notre crédibilité de restituer sans délai les atours du pouvoirs ainsi que leurs dérivés qui nous sont confiés.
Sommes nous réellement prêts à cela ?Si oui n’attendons à demain. Rendons dès maintenant : institution et tout ce qui s’y rattache ministères et démembrements PCA postes électifs etc. Proclamons notre candidat urbi et orbi et allons aux élections. Mais avant ayons le courage de nous interroger et osons sans détour répondre en toute objectivité et sans langue de bois à certaines interprétations. Qui sera notre candidat ? Quels critères prévaudront à sa désignation si l’on sait que nos statuts et règlements répondent en partie à la question mais que le temps requis pour la mise en œuvre matérielle des procédures arrêtées à cet effet pourrait s’avérer insuffisant ? Quelles seront ses chances réelles ,non supposées , non feintes si elles ne sont simplement souhaitées ? Qui financera sa campagne ? D’où proviendront les moyens ?
En tirant les enseignements des élections locales et législatives précédentes et des résultats sinistres obtenus par la plupart de nos camarades qui ont tenté leur chance hors de BBY et en dressant la grille des probabilités qui en résulte, peut-on objectivement et en toute responsabilité parier sur un comportement valorisant de notre structure pour les élections de 2024?Surtout lorsqu’on tient compte de la nouvelle configuration politique de l’occupation de l’espace depuis quelque temps par des acteurs et leaders qui ignorent tout du Parti socialiste et de ses pères fondateurs , et la fracture sémantique qui rend inaudible donc improbable tout dialogue.
Est il dès lors intelligent ou simplement raisonnable et en dépit de ce qui précède ou de toutes autres considérations est-il responsable de bomber le torse et se lancer tête baissée sans préparation conséquente méticuleuse séquencée s’appuyant sur une stratégie finement élaborée avec des objectifs à court moyen et long terme ? Bien sûr que non .JE PROPOSE DONC :
1- Éviter de se prononcer sur la candidature avant que le président de la coalition ne se décide.
2- S’il affirme ou confirme sa candidature l’accompagner dans le cadre de BBY et s’il est réélu probablement pour son dernier mandat chercher à consolider nos acquis et positions en terme de participation aux différentes institutions en l’élargissant au tant que possible à un plus grand nombre de camarades.
3- À partir de 2024 tout en étant dans BBY pour le dernier mandat de Macky nous projeter des l’entame sur 2029 dans l’optique d’un candidat socialiste représentant si possible la gauche plurielle et engager dans cette dynamique des pourparlers et négociations pour les retrouvailles globales de la gauche au sens large en opposition à la recomposition de la droite qui se trame sous nos yeux mais avec un leadership socialiste.Bien sûr le retour de nos camarades qui nous avez quitté pourrait être envisagé dans ce cadre . Il est toutefois utopique d’envisager ces retrouvailles avant 2024 surtout sous la forme préconisée par les tenants de cette thèse. L’avantage de cette démarche est que nous disposerons à l’instar des autres d’une partie des moyens de notre relance le temps de finir la réorganisation de notre parti dans le calme et la sérénité celui de nous accorder sur notre candidat et travailler à le positionner sur l’échiquier politique national et international pour maximiser ses chances
.4- Enfin pour atteindre ces objectifs il est indispensable que nous entamions sans tarder l’animation de notre parti et que nous nous préparions à participer activement aux élections présidentielles sous notre propre label afin de peser concrètement le moment venu dans la distribution des rôles posts électoraux et de nous exercer en même temps et d’ores et déjà aux stratégies et réflexes de reconquête du pouvoir.
Nous y reviendrons.
Ousseynou Keita
Secrétaire général de l’union communale de Thiès