Situation alarmante de la Poste, Souleymane Ciss Coordonnateur de l’ADEJE dégage des pistes 
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Situation alarmante de la Poste, Souleymane Ciss Coordonnateur de l’ADEJE dégage des pistes 

Excellence Monsieur le Président de la République,

Lors de votre entretien du 4 avril avec la presse nationale, vous avez évoqué sans détour la situation difficile de plusieurs entreprises publiques, en insistant particulièrement sur le cas de La Poste. À cet égard, je tiens à vous dire que vous avez raison. En réalité, le tableau est peut-être encore plus sombre que celui que vous avez esquissé. Les dérives managériales passées sont des faits tangibles, et l’écosystème de la société ne peut que corroborer, avec regret, vos propos.

Monsieur le Président, Face à cette situation inouïe, que vous avez exprimé publiquement, des mesures sont désormais attendues, non seulement pour situer les responsabilités, mais aussi pour relancer La Poste. C’est pourquoi je souhaite vous interpeller sur quelques points précis :

Monsieur le Président, depuis 2022, bien avant la restructuration en cours de l’AIBD, un plan similaire avait été élaboré et validé par toutes les instances de La Poste (Conseil d’Administration, Comité directeur, Partenaires sociaux), incluant un plan social prévoyant le départ volontaire négocié de près de 1500 agents. Mais faute de financement, la mise en œuvre de celui-ci, pourtant indispensable pour son redressement, reste bloquée. Quelles mesures prévoyez-vous pour lever cet obstacle ?

Monsieur le Président, la Rémunération du Service Public (RSP) allouée annuellement à la Poste, ne sert ni à financer l’exploitation ni à stimuler l’innovation, mais contribue totalement au paiement des salaires via le Trésor public, détournant ainsi sa vocation première. Or l’utilisation de ces fonds pourrait être rendue plus efficace. Envisagez-vous des mesures en ce sens ?

Monsieur le Président, la suspension du Programme des Bourses de Sécurité familiale fait perdre à La Poste prêt de 600 millions de francs CFA en commissions, creusant davantage son déficit. Que préconisez-vous pour préserver cette source de revenus ?

Monsieur le Président, La Poste, souvent dépeinte à juste titre comme un grand malade, est pourtant assise sur une mine d’or, au regard de son patrimoine foncier et immobilier, évalué à des centaines de milliards de francs CFA, qu’elle ne peut hélas exploiter en raison de contraintes juridiques et réglementaires bloquant la régularisation des titres en son nom, et que seules des instructions de votre part à la DGID, par le canal de la tutelle technique et financière, pourraient permettre de lever. Comptez-vous prendre des initiatives en ce sens ?

En vous adressant cette lettre, j’espère que votre diagnostic lucide sera suivi de mesures en faveur d’une relance durable de cette société stratégique.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

Souleymane CISS,

Cadre supérieur à La Poste,

Coordonnateur de l’Alliance Démocratique pour la Justice et l’Equité (ADEJE).

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