Pourquoi donne-t-il des instructions pour couper les données mobiles ? Pourquoi ne veut-il pas que le monde entier voit ce qui se passe actuellement au Sénégal ?
Nous répondrons à ces questions à la fin de notre texte. Mais en attendant, faisons observer un fait dont l’évidence parait incontestable. SE le président de la République est un homme de bien qui est aimé par tout le peuple. On se rappelle encore, il y a peu de temps, des témoignages et prières de nos vénérables guides religieux. Des témoignages si élogieux qu’ils ont quelques fois accouchés des larmes d’émotions. Comme quoi, Macky Sall est un homme de bien. Impossible de le nier.
C’est d’ailleurs ce qui apparaît de manière évidente à travers son parcours en tant que chef de l’Etat et garant des institutions.
En 2012, avant son élection, il avait exprimé clairement sa volonté de réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans et le nombre de mandats de deux et ce, ad vitam eternam. Promesse qu’il a bien tenue sauf, exceptionnellement la durée du premier mandat. Mais, rassurez-vous, ce n’était pas de sa faute. Le conseil constitutionnel lui a signifié que, malgré ses nobles intentions, il n’était pas possible de réduire ce mandat. Sachant que son excellence est légaliste et sait que personne n’est au-dessus de la loi, il était contraint d’accepter cette décision. Une preuve que notre président place la constitution au-dessus de tous ses intérêts personnels.
Alors, ne faites aucun rapprochement avec ce qui s’est récemment passé à l’assemblée nationale pour soulever la question suivante « Si l’assemblée nationale a pu prolonger le mandat du président de neuf mois, pourquoi SE Macky Sall ne s’était-il pas appuyé sur elle pour réduire le premier mandat ? »
Je vais très rapidement balayer cette objection pour vous démontrer qu’elle ne tient pas. Il est toujours important de placer les évènements dans leurs contextes pour comprendre leurs pertinences. Ce qu’il faut savoir, c’est que notre cher président était nouvellement élu et il ignorait qu’une telle disposition existait et, ce qu’il ignorait le plus, c’est que les Sénégalais pouvaient être si dociles pour accepter toutes les décisions qu’il prendrait. Je me trompe peut-être de terme, disons plutôt qu’il ignorait que les Sénégalais l’aimaient au point de se soumettre facilement à chacune des décisions qu’il pouvait prendre pour leurs intérêts bien sûr.
Avançons un peu. Dès les premiers mois de son élection, il s’est attaqué à une demande sociale : la traque des biens mal acquis. Il s’agissait de recouvrer tout l’argent détourné par les autorités du régime précédent. Avec beaucoup de rigueur, il a poursuivi les responsables dont Karim Wade, ministre des terres, mères et airs sous Wade. Pendant cette cavale contre Karim, il eut quand-même la bonté de recevoir Awa Ndiaye, Ousmane Ngom et d’autres qui, pourtant, étaient accusés de détournements et épinglés par des rapports. Mais, là aussi, c’est la bonté de son excellence qui opère. Il savait qu’il fallait accueillir tous ceux qui avaient des compétences réelles pour participer au développement du pays surtout dans un contexte de gouvernance sobre et vertueuse.
Tiens ! L’expression est sortie pile à son heure. Dès les débuts de son règne, notre très cher président, le bien aimé de son peuple, a réduit considérablement le budget de fonctionnement de l’Etat et a rationalisé tous les secteurs. Il a complètement mis fin à surfacturation, la surenchère, la boulimie et tout ce qui va avec. N’est-ce pas une occasion de plus pour chanter ses éloges ? Bravo à lui, applaudissons-le !!!
On n’en était où encore ? Ah oui, toujours concernant ses innombrables vertus, Monsieur le président savait qu’il est le meilleur profil pour guider le Sénégal vers l’émergence. Alors, pourquoi vouloir s’opposer à lui ? Bon, vous me direz que s’opposer n’est pas un crime en démocratie. D’accord, mais pourquoi s’opposer à un homme qui a toutes les solutions qu’il faut pour développer le pays ?
En 2019, justement Karim Wade et Khalifa Sall n’avaient pas compris le principe. Faut-il le rappeler, la bonté du Président ne lui permet pas de faire face à un adversaire de taille. M. Le Président ne veut pas humilier les forts. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a éliminé de la course ses deux principaux adversaires. Son excellence waay !!!
Ouvrons un autre chapitre. On sait tous qu’il est difficile de développer un pays sans industrialisation. Mais bon, où se trouve l’urgence ? Commençons par goûter au luxe des trains de la dernière génération, des TER mesdames et messieurs. Commençons par apprendre l’endurance. Il faut que les prix des besoins de premières nécessités grimpent pour booster le jom des Sénégalais. Là aussi, ne voyez aucun paradoxe. Ceux qui n’ont pas compris ça et qui prennent les pirogues, tant pis. Ils meurent dans l’ignorance car, en tout état de cause, son excellence M. Macky Sall, est un homme de bien.
On est en 2024 et son deuxième mandat arrive, hélas, à son terme. Nous pouvons commencer déjà à avoir des regrets, même si, de par son immense bonté, il a trouvé un moyen de prolonger son mandat de neuf mois. Légitimité ? Ce n’est pas important. L’essentiel , c’est que le Président de la République le fait par pure générosité. Il se sacrifie pour supporter encore quelque temps le fardeau d’être guide d’un peuple trop exigeant. Le Président est doublement bon : il est bon car il s’est soucié du rejet de la candidature de Karim Wade et il voulait lui permettre de participer, mais il est aussi bon d’avoir voulu rester neuf mois pour continuer de guider le Sénégal vers l’émergence.
Merci son excellence, gathié ngalama !
Je n’allais tout de même pas terminer ces remarques sans parler de ce qui définit foncièrement l’homo-sénégalensis : la teranga. Son Excellence est un homme dont la propension à faire des teranga transcende nos frontières. C’est pourquoi, dès la découverte de nos ressources pétrolières et gazières, il a réservé la part belle à la France. Pourquoi la France ? D’abord par gratitude. Nul n’ignore que le Sénégal et la France entretiennent une longue relation depuis la colonisation. Les Sénégalais, comme l’avait fait remarqué son excellence, était le chouchou de la France et ses tirailleurs avaient même droit à des desserts. Aujourd’hui, c’est au Sénégal de payer le bien par le bien. Le Président de la République l’a bien compris. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle il a décidé de signer les conventions les plus profitables avec la France. Ainsi, quand il a exclu Thierno Alassane Sall suite à son refus de signer les contrats, ce n’était pas par haine pour ce dernier ni parce qu’il n’aime pas le Sénégal. C’est seulement parce qu’il adore partager. Il est l’incarnation de la teranga sénégalaise.
Maintenant, La réponse à nos questions initiales semble évidente. Si Macky a coupé l’internet mobile, c’est en raison de son encrage à nos vertus bien sénégalaises dont il est le symbole absolu et particulièrement du soutoureu. Oui, le Président a coupé nos connexions pour ne pas que la communauté internationale remarque tout le bien qu’il est entrain de faire à ce pays.
Hamady SALL, professeur de philosophie au lycée de Meckhe