Un spectacle assez inédit s’est produit ce samedi au marché hebdomadaire de Touba Toul. Et la Commune de Touba Toul risque de voir une importante niche de recettes, lui filer entre les doigts. Et pour cause, à la suite d’une nouvelle taxe municipale sur le bétail vendu, les éleveurs ont boycotté le foirail, pour aller s’installer à Khombole.
AMETH DIEYE MAIRE DE TOUBA TOUL
« Toutes les mesures ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre »
Interpellé sur les récriminations des éleveurs qui ont abouti à ce boycott, Ameth Dièye Maire de Touba Toul estime qu’il y a un malentendu, entre les éleveurs et les services de la mairie, par rapport à une taxe municipale, adoptée par le conseil municipal en 2023, et à l’unanimité. Pour lui, le foirail constitue le seul trésor pour la commune. Mais le constat a été fait, au début du magistère de la nouvelle équipe, qu’il ne produisait pas assez. La première évaluation avait montré que les recettes tournaient entre 75 et 150 000 Fcfa par semaine. Des efforts ont été faits pour augmenter les collecteurs, mais sans pouvoir atteindre la barre des 400 000 Fcfa par samedi. C’est ainsi qu’en 2023, le conseil a fixé une taxe sur le bétail vendu. Il était question de l’appliquer, dès que le foirail a été délocalisé, mais les éleveurs avaient demandé un délai d’un an et ce n’est que maintenant que la commune a voulu l’appliquer. Auparavant, tous les éleveurs ont été conviés à une réunion sur la question le mois dernier, le procès-verbal et la feuille de présence sont disponibles. Au-delà de l’aspect pécuniaire, le Maire Ameth Dièye note que la démarche inclut une méthode de lutte contre le vol de bétail, à travers la remise d’une quittance enregistrée dans un registre. Il s’y ajoute qu’en termes de statistiques, la méthode permet également de connaître chaque samedi, le nombre de têtes de bétail vendues. Il révèle tous les chefs de secteurs du foirail étaient d’accord lors de cette rencontre du mois de février. Ils avaient cependant demandé une dérogation jusqu’au 1er samedi du mois de mars, pour passer à l’application. « Le 1er mars l’application a commencé normalement, mais des réticences ont été enregistrées, notamment au niveau du secteur des bovins où les éleveurs ont argué que le taux de 2.000 Fcfa par tête était trop élevé. Il y a eu une deuxième rencontre vendredi dernier et un tarif de 1000 francs a été fixé pour les bœufs. Tout le monde était d’accord, et c’est donc avec une grande surprise que le constat a été fait le samedi matin, les éleveurs avaient refusé l’application de la mesure. La gendarmerie est intervenue et ils ont préféré aller à Khombole. A la suite de cette crise, qui a coïncidé avec la réunion du Conseil municipal, le sujet a été débattu et deux équipes ont été aussitôt déployées, l’une à Khombole et l’autre à Touba Toul, pour tenter de décanter la situation. Selon lui, cette initiative a permis de se rendre compte que ce sont les chefs de secteurs du foirail, qui n’ont pas relayé les informations au niveau de la base. En tout état de cause, toutes les mesures ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre, pour la tenue de concertations, pouvant aboutir à un consensus général » a-t-il narré.