Monsieur Yankhoba Diattara est nommé Ministre des Sports. A la lecture du décret pris par le chef de l’Etat le 17 septembre 2022, ce fut la surprise générale. Les puristes les plus coriaces se posaient des questions sur le départ du Ministre Matar Bâ, qui a eu le mérite de voir le trophée continental fouler le sol sénégalais sous son magister. A quelque mois du coup d’envoi de la coupe du monde de football, comment peut-on changer un Ministre, qui de surcroît est en plein dans les préparatifs.
Légitimes questions de passionnés et de fans. Mais le fonctionnement d’un Etat a ses circonstances que l’opinion ignore. Que seul le Président de la République, qui a ce pouvoir constitutionnel maîtrise. Il a joui de cette prérogative, en choisissant Yankhoba Diattara qui quatre jours après, a pris fonction.
Le message du Président de la République est clair et précis, il ne veut pas que l’on perde du temps dans les palabres et supputations, surtout sur le chemin de la mise en œuvre de sa vision. On doit le reconnaître, le sport sénégalais a atteint des niveaux de performance jamais égalés. Le succès de l’équipe nationale de football, avec à la clé le prestigieux trophée continental, en est une illustration. C’est parce que le Président Macky Sall premier support de ce sport là et des lions du football, qui ont le vent en poupe, n’a jamais lésiné sur les moyens. Il a mis nos footballeurs et dirigeants dans les meilleures conditions de performance. C’est peut être dans ce contexte favorable, que les puristes se posent ces questions d’opportunité de changement..
Hier, c’était Mbagnick Ndiaye, un inspecteur de la jeunesse et des sports donc qui connait le milieu, mais pour autant il n’a pas la chance d’amener la coupe d’Afrique des nations, récemment Monsieur Matar Bâ ancien président de l’Organisme National de Coordination des Activités de Masse (ONCAM), (l’aile concurrente de l’Organisme National de Coordination des Activités de Vacances (ONCAV). Mais l’ONCAM n’a durée que le temps d’une rose. Pourtant ce temps de rose, a révélé un Matar Ba exceptionnel et courtois.
Nommé Ministre des Sports, il renforce cette ouverture et cette capacité d’écoute. Ayant compris que le milieu des sports est une jungle qui ne reconnait pas le roi, il s’est adopté sans coup férir. Tout le monde ou presque est son ami, il prend tout le monde ou presque, il descend sur le terrain ou dans l’arène, il s’engouffre dans la tanière en temps réel, il parle aux joueurs quand il le juge nécessaire, avec les fédérations c’est la collaboration parfaite dans le respect des règles.
Avec le comité national olympique sportif sénégalais (CNOSS), c’est l’entente parfaite. Si on ajoute à cette manière intelligente de Matar Bà de gérer le département des sports les importants moyens financiers et logistiques déployés par l’Etat du Sénégal, on comprend aisément pourquoi le football est à ce niveau de performance.
Bravo Monsieur le Ministre Matar Bà. Aujourd’hui c’est autour de Yankhoba Diattara de parachever ces chantiers. Le connaissant, il en aura la force d’y parvenir. Son parcours, son intelligence, sa loyauté à toute épreuve, mais aussi et surtout son amour et sa passion du sport, contrairement à ce que bon nombre de sénégalais pensent, l’y aideront. Le premier supporter du sport le Président de la République, sera à ses côtés, pour mettre les moyens qu’il faut. C’est cela la continuité de l’Etat. Les hommes et les femmes passent, les institutions restent.
Monsieur le Ministre Yankhoba Diattara a d’ailleurs bien démarré sa mission lors de la passation de service. Il a dit de Matar Ba qu’il est son grand frère, qu’il va s’appuyer sur son expérience et sur ses conseils de devancier dans le secteur, qu’il fera de lui l’invité d’honneur à la coupe du monde Quatar 2022 et que son grand frère et prédécesseur ira le représenter au match amical des lions contre la Bolivie sur le chemin de la coupe du monde.
Quelle élégance républicaine, pour ne pas dire quelle ouverture d’esprit. Le Ministre Yankhoba Diattara sera donc le Ministre de tous les sports, tout en maintenant la dynamique de performance du football. Hé oui, le sport roi a bon dos. Amour et passion du sport, le Ministre Yakhoba Diattara est très proche des acteurs.
En sa qualité de premier adjoint au Maire de Thiès et premier vice président du conseil départemental de Thiès, il assistait à presque toutes les grandes compétitions sportives et remettait des subventions, contributions financières et matérielles au nom du président Idrissa Seck sous l’ombre de qui, il a tout appris. Entre le président Idrissa Seck et Yankhoba Diattara c’est la confiance totale. C’est une force de synergie peut-on dire. Et c’est incurable. C’est cette confiance que le Président Macky Sall renouvelle à Monsieur Yankhoba Diattara, après lui avoir confié le Ministère des télécommunications et de l’Economie Numérique.
Encadré par le président Idrissa Seck, ayant coopté son prédécesseur à ses côtés, bénéficiant du soutien indéfectible du Chef de l’Etat et du Premier Ministre, Monsieur le Ministre des Sports Yankhoba Diattara a assurément les coudées franches, pour réussir sa noble mission. Il reste maintenant aux différents acteurs du sport de dépasser ces moments d’émotion liés au départ de Monsieur Matar Ba à la tête seulement du ministère, car il est toujours présent. Accompagnez le nouveau Ministre des Sports Yankhoba Diattara est un devoir républicain qui s’impose à nous tous. Il en a besoin pour relever les défis suivants :
I / La coupe du monde si proche.
D’abord sur la préparation des lions. Rien ne doit changer dans le planning. Il s’agira de continuer sur la dynamique enclenchée et de ne rien toucher au risque de compromettre les chances des lions. Sur ce point je suis optimiste car je ne connais pas Yankhoba Diattara en homme de rupture qui bouleverse tout, mais plutôt en homme qui s’appuie sur les acquis pour imprimer sa marque. Il a déjà annoncé la couleur en demandant à son prédécesseur de le représenter à Orléans, le 24 septembre prochain, lors du match amical de préparation Sénégal-Bolivie. Une occasion, même s’il envoie son directeur de cabinet, l’acte salutaire est déjà posé, de parler à la tannique de ce que signifie la continuité de l’Etat. Bref à chaque rencontre le Ministre mettra la personnalité qu’il faut au nom de l’Etat. La fédération sénégalaise de football, il ne faut jamais l’oublier, sera toujours dans son rôle de délégataire. Donc rien ne changera à ce niveau. En 2002 le Sénégal était quart de finaliste de la coupe du monde au japon et en Corée, en 2018 en Russie on n’a pas fait mieux. Au Qatar 2022, ragaillardi par la coupe d’Afrique des Nations, c’est naturellement normal que l’on ambitionne d’aller encore plus loin. C’est fort possible, si on reste soudé. C’est le moins que l’on puisse apporter au nouveau Ministre et à son équipe.
II/ Les infrastructures
Et s’il souhaite nous décrocher une deuxième organisation et un deuxième succès en Coupe d’Afrique des Nations de football, Yankhoba Diattara va s’attaquer dans les meilleurs délais à la mise en norme des infrastructures. Il aura alors marqué à jamais son passage à ce ministère, si complexe et si mythique. Elles doivent toutes être achevées et confiées à des mains expertes. S’il y’a des manquements ou un frein dans le bilan vanté de Matar Ba durant ses huit années de ministre des sports, c’est à ce niveau. A part le stade Lat Dior de Thiès, toutes les capitales régionales n’en disposent pas. Les rares qui existaient sont dans un piteux état et leur réhabilitation annoncée tarde à s’effectuer. C’est une priorité qui attend le nouveau Ministre. Et comme Yankhoba Diattara veut marquer son empreinte dans ce département, avec la forte ambition de faire abriter par le Sénégal la prochaine phase de la coupe d’Afrique des Nations, il y mettra toute son énergie, pour doter ce Sénégal de football, d’infrastructures adéquates. Certes, il y’a le stade Abdoulaye Wade, unique bijou en son genre en Afrique, mais pour ne pas le surcharger, on a besoin des mythiques stades Demba Diop, Léopold Senghor entre autres. Diattara va voir les côtés faibles pour y apporter des solutions.
III/ Les réformes.
Elles s’imposent dans le contexte actuel. Il y’a urgence. Vous n’allez pas comprendre, si on vous dit que la charte date du 24 Mai 1984. Ce temps est assurément résolu. J’ai entendu le Ministre Yankhoba Diattara dire qu’il va engager la réflexion, pour déboucher sur une nouvelle charte du sport. C’est cette charte qui sera matérialisée par un décret qui va constituer le phare du sport pour tous. Le Ministre a indiqué la voix, en déclarant qu’il sera le Ministre de tous les sports. Oui, même si le football occupe la première place de par sa puissance et sa popularité, on ne doit pas perdre de vue que la pratique du sport par tous les sénégalais est garantie par la charte de mai 1984. C’est dans cette logique, que l’on retrouve le rôle des maîtres d’éducation physique et sportive, la pertinence des CDEPS et du CNEPS de Thiès. Malheureusement c’est dans la théorie. C’est un chantier intéressant, pour rétablir l’ordre et redorer le blason du centre national d’éducation physique et sportive (le CNEPS) et valoriser les centres départementaux d’éducation physique et sportive (CDEPS).
IV Ministre de tous les sports.
Heureux de l’entendre, car les autres disciplines souffrent le martyr du football. Ce chantier de Yankhoba Diattara fera fière chandelle. Que l’on s’entende bien. Il revient aux fédérations de jouer pleinement leur rôle en présentant des programmes, cousus sur du réel et innovants. Les experts du ministère vous attendent. En somme, il s’agira de mailler le territoire et faire en sorte la pratique sportive se fasse partout dans le pays. Chaque sénégalais doit se sentir dans sa discipline. C’est herculéen mais pas impossible. J’aurai voulu continuer mais nous réservons le meilleur. Bon vent à vous, Monsieur le Ministre des sports Yankhoba Diattara. Vous arrivez à une période ou rugissent, rassasiés les lions du football, mais rassurez, ces lions ne seront jamais affamés sous votre règne, tout comme les autres disciplines ne seront pas lésées. C’est cela le charme du changement dans la continuité.
Il a tout ce qu’il faut pour rehausser le niveau